Somalie: Au moins 11 morts dans l’attaque d’un hôtel

 

Après l’attaque contre un hôtel de Mogadiscio, revendiquée par les islamistes shebab, un policier fait état de «très nombreux blessés, beaucoup grièvement». Une source à la présidence somalienne, ayant requis l’anonymat, a évoqué «au moins 25 morts», précisant à l’AFP que le bilan pourrait encore augmenter. L’attaque est terminée, selon cette même source. Une source sécuritaire occidentale avait auparavant estimé que l’attaque avait fait «une soixantaine de victimes», tuées ou blessées.

Plusieurs ministres, députés et autres responsables somaliens se trouvaient à l’intérieur de l’hôtel lors de l’attaque, a indiqué cette source à l’AFP. Selon la source à la présidence somalienne, le maire-adjoint de Mogadiscio a été tué, et le vice-Premier ministre et le ministre des Transports ont été blessés. «Le bâtiment a été salement touché, les explosions étaient très puissantes et j’ai vu les corps de 11 personnes», a déclaré Aburahman Ali, le policier. «Il y avait aussi de très nombreux blessés, dont beaucoup grièvement».

«La situation est très grave»

 Un témoin, Ali Hussein, a raconté à l’AFP avoir vu des «gens couverts de sang» et a «compté dix corps». Les insurgés islamistes shebab ont revendiqué l’attaque auprès de l’AFP, par téléphone. «Nos moujahidine sont à l’intérieur du Central Hotel et ont attaqué sans peur», a déclaré Abdulaziz Abu Musab, porte-parole militaire des shebab. «L’objectif est de tuer les responsables (somaliens) apostats».

«La situation est très grave», a déclaré la source sécuritaire occidentale, sans pouvoir donner plus de détails ou confirmer si l’attaque, survenue au moment de la prière du vendredi, était toujours en cours. Les shebab ont essuyé depuis août 2011 une série ininterrompue de revers militaires et multiplient les actions de guérilla et les attentats, notamment à Mogadiscio.

Au moins cinq Somaliens ont été tués le 22 janvier dans la capitale somalienne, à la veille d’une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan, par un attentat-suicide contre l’hôtel SYL abritant des membres de la délégation turque, lui aussi situé près de la présidence somalienne.

Principale menace en Somalie

En décembre, un double attentat à la bombe avait fait 15 morts dans la localité de Baïdoa, dans le centre de la Somalie. Ces derniers mois, les shebab ont privilégié les cibles symboliques et sécurisées, visant notamment en 2014 la Villa Somalia et le Parlement par deux fois, mais aussi le siège des services somaliens de renseignements, des convois de l’ONU ou le QG de la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) le jour de Noël.

Les islamistes somaliens, liés à Al-Qaïda, ont en outre mené des attaques dans des pays fournissant des troupes à l’Amisom, spécialement au Kenya voisin où une série de raids a fait plus de 160 morts depuis juin. Ils ont également perpétré le spectaculaire assaut contre le centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, y tuant au moins 67 personnes.

Les shebab restent la principale menace pour la paix en Somalie où les premières élections multipartites au suffrage universel depuis plus de 40 ans sont prévues en 2016.

Le pays est privé de réelle autorité centrale depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991. Il est depuis en état permanent de guerre civile, livré aux milices de chefs de guerre, aux gangs criminels et aux groupes islamistes.

(afp)