Syrie: Des députés français ont rencontré Bachar al-Assad

 

Cette visite constitue une première depuis la rupture des relations diplomatiques en 2012 par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

«Nous avons rencontré Bachar al-Assad pendant une bonne heure. Cela s’est très bien passé», a indiqué le parlementaire UMP Jacques Myard, en refusant de préciser la teneur des échanges. «Nous ferons rapport à qui de droit», a-t-il déclaré au téléphone depuis Damas.

Le ministère français des affaires étrangères, qui s’est déjà clairement démarqué de cette visite, n’a pas voulu réagir. Le Quai d’Orsay avait souligné lundi que les parlementaires en question n’étaient «porteurs d’aucun message officiel» et que leur initiative n’avait pas été décidée en concertation avec le ministère.

Les quatre députés en déplacement en Syrie sont, outre M. Myard, Gérard Bapt, député de la majorité socialiste, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP, et François Zocchetto, sénateur centriste. Tous trois appartiennent à des groupes parlementaires d’amitié France-Syrie.

«C’est une mission personnelle pour voir ce qui se passe, entendre, écouter. Ensuite, nous en tirerons des informations», avait déclaré mardi M. Myard.

Reçus par Walid Mouallem

Selon une source gouvernementale syrienne, les quatre députés ont été reçus mardi par le vice-ministre syrien des affaires étrangères, Fayçal Moqdad. Mercredi, ils devraient s’entretenir avec le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem. Ils ont dîné également avec le mufti de la république syrienne, cheikh Ahmad Hassoun.

Depuis le début de la guerre en Syrie, la France réclame le départ du président Bachar al-Assad et répète qu’il ne peut faire partie d’une solution politique. Paris a décidé en mars 2012 de fermer son ambassade à Damas et en mai de la même année, dans le cadre d’une initiative commune à cinq pays européens, la France avait déclaré l’ambassadrice de Syrie et d’autres diplomates persona non grata.

Familles assyriennes en fuite

Par ailleurs, environ mille familles chrétiennes assyriennes ont fui leurs foyers dans le nord-est de la Syrie après le rapt de dizaines des leurs par le groupe Etat islamique (EI), a indiqué mercredi un représentant de cette communauté.

«Près de 800 familles sont réfugiées depuis lundi dans la ville de Hassaké et 150 dans celle de Qamichli, soit près de 5000 personnes», a dit Oussama Edward, directeur du Réseau assyrien des droits de l’homme basé en Suède, joint au téléphone par l’AFP à Beyrouth.

Depuis lundi, les djihadistes ont pris en otage 90 Syriens membres de la communauté assyrienne dans la province de Hassaké, frontalière de la Turquie et de l’Irak, a indiqué de son côté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

D’après M. Edward, le nombre des otages «en grande majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, est entre 70 et 100 personnes», dont 25 à 30 ont été enlevées dans la localité de Tall Jazira.

Les Assyriens sont parmi les plus anciennes communautés converties au christianisme.

(ats)