
Il s’agit de la première arrestation d’un magistrat de la Cour d’État de ce pays des Balkans depuis sa mise en place en 2002. Cette instance judiciaire, imposée et largement soutenue par la communauté internationale, traite des dossiers les plus sensibles, tels que ceux liés au crime organisé et aux crimes de guerre.
Le fonctionnement des institutions bosniennes et le respect de l’accord de paix sont surveillés par un Haut représentant de la communauté internationale depuis la fin de la guerre intercommunautaire (1992-95). La juge Azra Miletic, 61 ans, «est soupçonnée d’avoir touché des pots-de-vin» et de «violation de la loi par un juge», lit-on dans un communiqué du Parquet.
Une situation «inquiétante»
Deux autres suspects, Senad Sabic et Ramo Brkic, un ancien commissaire de police à Bihac (nord-ouest), ont également été arrêtés. Brkic et Sabic avaient été condamnés en 2013 à des peines de prison de 11 et de 10 ans respectivement pour abus de pouvoir, fabrication et trafic de drogue. Ce verdict a été annulé en 2014 en appel par une chambre d’appel présidée par la juge Miletic, qui a ordonné la tenue d’un autre procès.
La Cour d’État a déploré dans un communiqué une situation «inquiétante». «La Cour assure les citoyens que toute personne, indépendamment de sa position dans une quelconque institution, répondra pour d’éventuelles violations de la loi et ne sera pas protégée», affirme-t-on de même source. La Bosnie est un des pays des Balkans les plus touchés par la corruption, mais les responsables politiques, les fonctionnaires de l’administration locale, ou ceux du système judiciaire, restent souvent impunis.
(afp)