
Le chef de la junte au pouvoir en Thaïlande n’a pas l’intention d’être interdit de vie politique après le retour de la démocratie, comme le suggérait un comité composé de militaires chargés d’écrire la nouvelle Constitution. Mercredi, le président du comité de rédaction constitutionnelle (CDC) a suggéré que les membres de la junte et ceux de l’Assemblée nationale actuelle devraient être exclus de la vie politique pendant deux ans pour les empêcher de se maintenir au pouvoir ou d’intervenir. Mais jeudi, Prayut Chan-O-Cha a totalement exclu cette idée.
«S’il vous plaît, allez voir ce qui était écrit dans la Constitution provisoire» mise en place après le coup d’Etat, a-t-il déclaré devant la presse. «L’interdiction concernait uniquement les membres du CDC et je suis d’accord avec ça», ajoutant que l’interdiction de politique de figures-clés de la junte pourrait les décourager de vouloir réformer le pays.
Depuis le coup d’Etat de mai 2014, l’ancien chef de l’armée Prayut Chan-O-Cha a mis en place une série de comités chargés de réformer le royaume d’Asie du sud-est, notoirement divisé après des années d’instabilité politique et des manifestations de rue souvent violentes. Le chef de la junte a toutefois redit qu’il était prêt à rendre le pouvoir.
Ces derniers mois, il a envoyé des signaux contradictoires concernant la date des futures élections, évoquant la fin de l’année ou le début de 2016, une fois les réformes accomplies.
La junte, qui a pris le pouvoir après des mois de manifestations, au nom notamment de la défense de la monarchie, a depuis interdit les rassemblements politiques, censuré les médias, arrêté les opposants et multiplié les poursuites en vertu de la loi controversée de lèse-majesté.
(afp)