
La décision, prise par décret en Conseil des ministres mercredi soir, «permet aux ayants droits de feu Thomas Isidore Noël Sankara, président du Faso du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, d’ouvrir la tombe supposée contenir son corps et de faire procéder à toute expertise nécessaire à l’identification».
Le capitaine Thomas Sankara a été tué lors du coup d’Etat qui a porté le 15 octobre 1987 Blaise Compaoré au pouvoir. Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s’y trouve réellement.
Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN pour trancher cette question, la famille a saisi la Cour africaine des droits de l’Homme. Cette dernière a ordonné en 2008 au gouvernement du Burkina Faso d’autoriser les expertises nécessaires. Mais le régime Compaoré ne s’est jamais résolu à le faire.
Icône du panafricanisme
Mais Mariam Sankara, veuve de Thomas, avait nié mercredi dans un communiqué avoir été «approchée par les autorités» ou avoir abouti à un quelconque «accord» sur le sujet.
La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré.
La société civile, dont le rôle a été central dans la «révolution burkinabè», appelle régulièrement à rouvrir le dossier Sankara. Le président Kafando a promis que «justice serait rendue».
(ats)