
L’ancien chef du gouvernement italien n’en a pas fini avec la justice, malgré le fait qu’il s’est rendu vendredi pour la dernière fois au centre social de Milan où il effectuait depuis mai 2014 sa peine d’intérêt général.
Dès mardi, ou dans les jours qui suivent, il saura si la Cour de cassation confirme ou non son acquittement en appel dans le procès «Rubygate» où il était accusé de prostitution de mineure et d’abus de pouvoir. L’ex-Cavaliere, 78 ans, avait pourtant été condamné en première instance à sept ans de prison et une interdiction à vie de mandat public dans ce procès retentissant.
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La Cour d’appel de Milan a reconnu qu’il y a eu entre les deux «des actes rétribués de nature sexuelle». Mais le tribunal de première instance n’a pas «démontré de manière adéquate» que M. Berlusconi savait qu’elle était mineure.
La Cour de cassation pourrait dès mardi confirmer cette sentence ou l’annuler totalement et renvoyer à nouveau Silvio Berlusconi devant un tribunal. Elle pourrait aussi décider d’invalider partiellement ce jugement en ne confirmant l’acquittement que pour les faits de prostitution de mineure ou pour ceux d’abus de pouvoir.
D’autres procédures en cours
La décision de la Cour de cassation ne constituera pas non plus un point final dans l’interminable saga des démêlés judiciaires du magnat des médias italien.
«Sua Emittenza» est également jugé pour corruption d’un sénateur à qui il est accusé d’avoir versé en 2006 trois millions d’euros pour changer de camp et faire tomber le gouvernement de gauche de Romano Prodi. Enfin, il fait l’objet, avec deux de ses avocats, d’une enquête sous l’accusation d’avoir payé des jeunes femmes afin qu’elles fassent de faux témoignage lors du procès «Rubygate».
Dernier jour au centre social
En attendant, l’ex-Cavaliere a passé vendredi sa dernière journée au centre social Cesano Boscone, spécialisé dans l’accueil de personnes âgées, notamment atteintes de la maladie d’Alzheimer, où depuis le 9 mai 2014 il se rendait chaque vendredi pour y travailler.
Ponctuel, comme chaque vendredi Silvio Berlusconi a fait son entrée au centre Boscone en voiture, sous les acclamations de quelques fans irréductibles, qui, comme chaque vendredi, l’accueillent sous les bravos.
Dans une déclaration écrite, l’ancien Premier ministre, a promis d’y retourner, même s’il n’est plus légalement contraint de le faire, pour poursuivre une «expérience émouvante et qui a représenté un moment de sérénité», a-t-il dit.
La Cour de Cassation, confirmant définitivement une condamnation de prison pour fraude fiscale en août 2013, avait accepté qu’elle soit commuée en une peine d’intérêt général pour une durée d’un an. Silvio Berlusconi avait ensuite obtenu une réduction de peine de 45 jours, ce qui lui permet d’être désormais libre de ses mouvements à partir de dimanche. Il était assigné à résidence à Milan chaque fin de semaine depuis mai dernier.
(ats)