
La foule «s’est rassemblée après que des jeunes femmes se furent plaintes à leurs familles d’avoir été agressées (…) par quelques hommes de la région» lors d’un festival hindou vendredi, a déclaré un responsable de la police de Varanasi, Anik Kumar.
L’homme tué, la cinquantaine, faisait partie des hommes accusés par les jeunes femmes. Il a été frappé avec des bâtons, a précisé le responsable. Trois personnes ont été arrêtées.
Un lynchage à Dimapur jeudi
La situation dans la ville vendredi est «très tendue», selon le chef de la police. Un couvre-feu a même été décrété par les autorités et des centaines de policiers anti-émeutes patrouillent dans les rues. «Le couvre-feu restera appliqué jusqu’à ce que la situation s’améliore. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l’escalade», a déclaré à l’AFP par téléphone le chef du gouvernement de l’Etat du Nagaland, T. R .Zeliang.
Déshabillé, battu et pendu
Des centaines de personnes se sont réunies jeudi dans la capitale économique du Nagaland pour manifester contre le viol. Le rassemblement a ensuite dégénéré. Une foule en colère a forcé les portes de la prison et réussi à faire sortir l’accusé, selon l’agence de presse The Press Trust of India. La foule l’a ensuite traîné vers une place centrale de la ville, l’a complètement déshabillé, battu, et son corps a été pendu à une tour, selon le journal The Hindustan Times.
Le suspect lynché, arrêté le 24 février et accusé d’avoir violé une femme à plusieurs reprises, était un immigré du Bangladesh, selon M. Zeliang. Les commerces bangladais de la ville ont subi une série d’attaques depuis jeudi, selon la police. Les groupes tribaux du Nagaland accusent régulièrement les immigrants musulmans du Bangladesh voisin de s’installer illégalement sur leurs terres et de les priver de leurs ressources.
La question du viol en Inde est sensible depuis le meurtre fin 2012 d’une étudiante à New Dehli victime d’un viol en réunion, événement qui avait suscité une émotion dans le monde entier. Un tribunal indien avait interdit mercredi un documentairemontrant l’un des condamnés à mort pour ce viol en réunion s’en prendre au comportement de sa victime.
(20 minutes/ats/afp)