
Le gouvernement a divulgué une liste de sept réformes adressée par le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis au président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, en prévision de la réunion des ministres des Finances lundi à Bruxelles au cours duquel Athènes compte amadouer ses créanciers.
L’une de ces mesures propose, selon un document du gouvernement diffusé dans la presse, d’établir «un corps de non-professionnels» pour lutter contre l’évasion fiscale, dont les membres «seraient renouvelés tous les deux mois maximum», et recevraient une «brève formation ad hoc».
Cette proposition inattendue est détaillée dans une lettre en anglais de M. Varoufakis à l’Eurogroupe, dont le quotidien «Financial Times» a publié le contenu. Le ministre grec explique en termes imagés les difficultés pour les employés du fisc de sortir de leur bureau pour faire des contrôles sur site. Il recommande d’embaucher des agents temporaires en tant que faux clients, équipés de micros et caméras cachés, pour aider à produire les preuves des fraudes à la TVA, notamment dans les entreprises de services comme «les night clubs ou les services médicaux».
Pour ce faire, il suggère le recrutement de personnes «venant de tous les milieux», y compris «des étudiants, des ménagères, voire des touristes», qui seraient «payés à l’heure et difficiles à détecter pour les fraudeurs». Selon lui, la simple diffusion de la nouvelle de leur existence pourrait permettre «de modifier très rapidement les comportements».
Réactions surprises et dépitées
Cette initiative a suscité des réactions surprises ou dépitées sur les réseaux sociaux. «Ce dont nous avons besoin en Grèce, c’est de droit, de compétence et d’efficacité, pas d’agents espions», se plaignait ainsi @damanthj sur Twitter.
Dans la liste publiée par le gouvernement figure également le projet de mettre en vente des licences pour les sociétés de jeux en ligne, avec un gain espéré de 500 millions d’euros par an.
Une autre proposition de réforme vise à diminuer la bureaucratie qui nuit à l’activité économique en «interdisant» aux services publics de demander aux citoyens des documents officiels attestant d’informations que l’Etat a déjà en sa possession.
Les services devraient se débrouiller entre eux pour se communiquer les documents en question, ce qui aurait pour avantage de les motiver à accepter l’informatisation des données, un processus qui reste inachevé.
(afp)