
Sous le crépitement des flashes et au rythme trépidant des tambours, Johann Schneider-Ammann a coupé le ruban symbolique en fin de matinée. Accompagné d’une imposante délégation, le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a ensuite entrepris une visite de différents stands.
La tradition veut qu’un conseiller fédéral en fonction inaugure la manifestation, preuve de l’importance du salon pour l’horlogerie et pour l’économie helvétique dans son ensemble. Avant toute chose, Johann Schneider-Ammann a tenu à rendre hommage à Jacques Duchêne, qu’il avait côtoyé à de nombreuses reprises.
Le président du comité des exposants de Baselworld est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 82 ans. Le ministre de l’économie a vanté les mérites de l’art horloger, «entraîné vers des sommets toujours plus élevés. Dans la précision, l’ingéniosité technologique et dans des formes esthétiques toujours renouvelées».
Le grand art de l’homme
Johann Schneider-Ammann a cité Napoléon Bonaparte afin d«illustrer son propos: «Le temps est le grand art de l«homme». Au-delà, le Bernois a reconnu que les risques avaient augmenté pour l«économie, qu’il s’agisse de la mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse, du franc fort, de l’environnement économique international incertain ou de la crise ukrainienne.
«Nous pouvons faire face à cette situation. Mais seulement si nous nous souvenons de nos vertus», a-t-il souligné. Johann Schneider-Ammann a appelé les milieux économiques et politiques à se comporter de façon responsable.
«Le franc fort ne date pas d«aujourd’hui et nous a déjà contraint par le passé à faire mieux que la concurrence», a rappelé le conseiller fédéral.
Johann Schneider-Ammann a relevé la nécessité d’améliorer les conditions-cadres de l’économie suisse, vantant au passage le système de formation dual, un marché du travail libéral ainsi que le partenariat social, qui permet de régler les problèmes de façon consensuelle.
Pas d’euphorie
L’édition 2015 de Baselworld intervient dans un contexte empreint d’optimisme et de prudence et marqué par l’emballement autour des montres connectées, en attendant le lancement de l’Apple Watch à fin avril.
«Nous ne vivons pas un moment d’euphorie», avait également relevé Sylvie Ritter, directrice de Baselworld, mercredi devant la presse à Bâle. Reste que le salon suscite une nouvelle fois un fort écho, avec 1500 marques et 150’000 visiteurs attendus ainsi que pas moins de 4000 journalistes accrédités.
Baselworld va se mettre cette année à l’heure de la montre connectée. L’arrivée d’un géant comme Apple pourrait apporter un nouvel élan et rejaillir sur l’horlogerie dite de tradition. Plus de dix marques suisses ont d’ores et déjà annoncé présenter des modèles connectés lors du salon. Le rendez-vous incontournable de la branche déroulera ses fastes jusqu’au 26 mars.
(ats)