Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, s’est vu accusé en début de semaine de corruption publique d’agent étranger, a indiqué vendredi une source judiciaire.
Les noms d’anciens proches de Nicolas Sarkozy et de son ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant apparaissent dans cette affaire de rétrocommissions présumées en marge de contrats signés en 2010 entre l’Elysée et le Kazakhstan.
Une information judiciaire a été ouverte le 18 mars 2013 pour blanchiment en bande organisée, corruption active d’agents publics étrangers et complicité et recel de ces délits. À ce jour, trois personnes, dont une avocate niçoise, ont été mises en examen et aucun proche de l’ex-président ne figure parmi elles. Mais d’après le quotidien «Le Monde», un ex-conseiller de M. Sarkozy et une ex-chargée de mission de M. Guéant sont aussi visés par l’enquête.
Pression sur le Sénat belge
Les contrats en question, de près de deux milliards d’euros, comprenaient l’acquisition par le Kazakhstan d’ici 2016 de 45 hélicoptères de l’ex-Eurocopter, rebaptisé Airbus Helicopters.
Selon «Le Monde», «Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois hommes d’affaires d’origine kazakhe poursuivis en Belgique».
Jean-François Etienne des Rosaies est soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire entre l’Élysée et le sénateur libéral belge Armand de Decker pour aider, par le vote d’une loi sur la transaction pénale, l’homme d’affaires ouzbek Patokh Chodiev, impliqué dans un dossier judiciaire de corruption en Belgique, selon «Le Monde». En échange, Patokh Chodiev aurait assuré la France de son soutien pour un marché Eurocopter.
(ats)
