
Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu, qui a remporté les élections législatives du 17 mars, a présenté lundi 23 mars ses excuses pour ses propos sur les Arabes israéliens lors de sa campagne électorale.
Assuré d’une majorité de droite claire, il devrait recevoir cette semaine du président Reuven Rivlin la tâche de constituer le prochain gouvernement.
«Je sais que mes déclarations la semaine dernière ont offensé certains citoyens israéliens et des membres de la communauté des Arabes israéliens. Cela n’a jamais été mon intention. Je présente mes excuses pour cela», a dit Benjamin Netanyahu, dont les déclarations lors d’une rencontre avec des Arabes israéliens à Jérusalem ont été diffusées par les télévisions.
Ils «arrivent en masse énorme»
Quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, Benjamin Netanyahu avait lancé un vibrant appel pour inciter les partisans du Likoud, son parti, à aller voter. «Le pouvoir de la droite est en danger. Les électeurs arabes arrivent en masse énorme aux urnes. Les associations de gauche les amènent avec des autobus», avait-il dit.
Le président américain Barack Obama avait critiqué les déclarations de Benjamin Netanyahu.
Soutien de plus de 60 députés
Lundi, le porte-parole de la présidence Jason Pearlman a dit que soixante-sept parlementaires sur un total de 120 ont soutenu Netanyahu auprès de Rivlin pour qu’il le charge de constituer le nouveau gouvernement.
Le président devrait inviter cette semaine Benjamin Netanyahu, en poste depuis 2009, pour lui donner officiellement ce mandat. Cette mesure pourrait intervenir dès mercredi, après la publication officielle des résultats des élections. Ce choix ne faisait pas de doute.
Benjamin Netanyahu, 65 ans, a déjoué tous les sondages en triomphant de son adversaire travailliste Isaac Herzog aux élections parlementaires du 17 mars.
Plus à droite que le précédent
A partir de sa désignation, Benjamin Netanyahu aura 28 jours éventuellement renouvelables une fois pendant 14 jours pour former un gouvernement. La course aux portefeuilles a été lancée quasiment au lendemain des élections.
Si, comme c’est probable, le gouvernement est conforme à la majorité parlementaire qui soutient Benjamin Netanyahu, il devrait pencher nettement plus à droite que le précédent.
Benjamin Netanyahu a rallié le soutien des députés de son parti de droite (Likoud), des deux partis nationalistes (Foyer juif, Israël Beiteinou), de deux formations ultra-orthodoxes (Shass et Liste Unifiée de la Torah) et du parti de centre droit Koulanou.
Les ultra-orthodoxes devraient revenir au gouvernement après en avoir été écartés en 2013. En revanche, les formations centristes de Tzipi Livni et Yaïr Lapid devraient en sortir.
Rivlin souhaitait l’union nationale
Tzipi Livni et Yaïr Lapid avaient été limogés en décembre par Benjamin Netanyahu, lassé de l’indiscipline de son gouvernement. Leur départ a conduit, plus de deux ans avant l’échéance prévue de 2017, aux législatives anticipées qui ont eu lieu le 17 mars.
Le président israélien passait pour soutenir un gouvernement d’unité nationale pour faire face aux pressions extérieures et aux défis intérieurs et pour en finir avec une instabilité gouvernementale chronique. Mais les résultats des élections ont contrarié un tel projet.
Tensions croissantes avec les USA
Premier ministre depuis 2009, Benjamin Netanyahu constituera son gouvernement dans un contexte compliqué. La campagne électorale a encore détérioré les relations entre lui et le président américain Barack Obama.
L’administration américaine n’a pas du tout apprécié que Benjamin Netanyahu vienne le 3 mars prononcer devant le Congrès un discours contre l’accord en cours de négociations sur le nucléaire iranien.
Elle dit à présent être forcée de réévaluer le soutien qu’elle apporte à Israël à l’ONU après les déclarations de Benjamin Netanyahu qui a, pendant la campagne, enterré l’idée d’un Etat palestinien coexistant avec Israël s’il conservait son poste de Premier ministre. Benjamin Netanyahu a toutefois mené depuis une offensive diplomatique pour tenter de nuancer ses déclarations. (afp/Newsnet)