Nucléaire iranien: Le ballet diplomatique s’intensifie à Lausanne

 

Arrivées de ministres, déclarations, réunions et déjeuners: le ballet diplomatique s’est intensifié samedi à Lausanne.

La difficulté est à la hauteur de l’enjeu. Il s’agit de parvenir à une entente de principe avant le 31 mars sur un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans, et concrétiser un énorme travail de négociations entamé il y a un an et demi entre Téhéran et les pays du P5 1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne).

Les deux principaux protagonistes du dossier, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, négocient depuis jeudi à Lausanne. Ils vont retrouver tout au long du week-end leurs pairs internationaux.

Premier ministre européen à arriver, Laurent Fabius a répété qu’il venait «avec le souhait d’avancer vers un accord robuste». Selon le chef de la diplomatie française, «l’Iran a droit au nucléaire civil, mais en ce qui concerne la bombe atomique, c’est non», a-t-il dit, reprenant sa formule favorite pour souligner l’enjeu d’un accord.

Mécanismes de «contrôle»

Réputé comme un des négociateurs les plus intransigeants, au risque parfois d’irriter ses partenaires du P5 1, Laurent Fabius a insisté sur l’importance du «contenu». Il a souligné aussi la nécessité de mettre en place des mécanismes de «contrôle et de transparence» pour vérifier le respect des engagements pris.

Le ministre allemand, Frank-Walter Steinmeier, est également attendu à Lausanne. Il doit participer à un déjeuner de travail avec ses collègues américain et français. «Nous attendons les autres ministres du P5 1 ce week end en fonction de leur agenda», a indiqué un responsable américain.

Des «complications»

Lors d’une interruption de séance, on pouvait apercevoir dans les jardins du palace où se déroulent les négociations le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Ali Akbar Salehi, en grande discussion avec ses experts.

«Tout le monde travaille durement. J’étais en train de revoir les calculs avec mes collègues», a expliqué le négociateur. Il a ajouté que des «complications» subsistaient sur une ou deux questions techniques.

Discussions «difficiles»

A l’approche de la date butoir, les discussions restent très «difficiles». Elles bloquent toujours sur des points cruciaux, s’accordent à dire Iraniens et Occidentaux.

La communauté internationale veut s’assurer que l’Iran ne se dotera jamais de la bombe atomique, en ayant la possibilité de contrôler étroitement son programme nucléaire. Elle promet en échange une levée des sanctions qui asphyxient ce pays.

Sanctions internationales

Les négociateurs se sont donné jusqu’au 31 mars pour parvenir au minimum à une entente de principe. Par la suite seraient finalisés tous les détails techniques en vue d’aboutir à un accord final avant le 30 juin.

L’entente de principe pourrait énumérer une série de paramètres sur des sujets comme l’enrichissement d’uranium, les sanctions, la recherche et le développement. Ce document ne serait pas forcément rendu public, selon des diplomates.

(ats)