
Né à 25 semaines de grossesse, le petit Kamil a failli mourir quelques jours plus tard. Son canal artériel ne s’étant pas fermé à la naissance, ce qui est relativement fréquent chez les prématurés, il l’a été par l’administration d’un médicament. Ensuite son coeur a faibli dangereusement, puis ses reins ont quasiment cessé de fonctionner, a raconté à l’AFP le Dr Wojciech Kowalik, chef du service de thérapie intensive des nouveau-nés de l’hôpital de Legnica, dans le sud-ouest de la Pologne.
Les premiers soins prodigués selon les méthodes traditionnelles n’ont pas donné de résultats. «En trois jours, Kamil a produit 50 millilitres d’urine, alors qu’il a absorbé 450 millilitres de liquides. Il a souffert d’oedèmes monstrueux», a dit le médecin.
On l’a donc branché sur un rein artificiel. Le traitement, généralement utilisé pour des nouveau-nés pesant environ trois kilos ou plus, n’est pas toujours efficace: à l’hôpital de Legnica, il a été adopté pour dix enfants et a réussi pour cinq d’entre eux, poursuit le Dr Kowalik.
Coïncidence miraculeuse
«Un miracle est arrivé. (…) Demain, on le ramène à la maison, il pèse maintenant quatre kilos», a dit à l’AFP son père, Adam Wawruch. «Cela ne peut pas se raconter, il faut le vivre» pour le comprendre, a-t-il ajouté.
En quelque sorte, Kamil a eu beaucoup de chance. S’il était né ailleurs, si l’hôpital n’avait possédé de rein artificiel, il n’aurait pu survivre. Il se trouve que l’appareil a été installé à Legnica grâce à une organisation humanitaire, le Grand Orchestre d’aide festive (WOSP), fondée il y a vingt-trois ans par un journaliste de télévision, Jurek Owsiak.
Mobilisant des milliers de jeunes une fois par an pour une quête-fête dans les rues, l’Orchestre a remporté un succès inespéré, récoltant quelque 160 millions de dollars en 23 ans et devenant une sorte d’institution nationale. C’est cette organisation qui a financé l’achat d’une quarantaine de reins artificiels installés dans les hôpitaux polonais.
Venu assister à la sortie d’hôpital du petit Kamil, Owsiak a salué le courage des médecins qui ont tenté une thérapie à risque pour un prématuré extrême.
(afp)