Mexique: Quinze policiers tués dans une embuscade

 

L’attaque a été perpétrée lundi sur une route menant à Guadalajara, deuxième ville du Mexique, près du village de Soyotan, a indiqué à la presse Francisco Alejandro Solorio, responsable de la Sécurité du Jalisco. Il a précisé que les cinq blessés étaient dans un «état stable».

«Quinze de nos collègues ont perdu la vie. Cinq d’entre eux ont aussi été blessés dans cette regrettable attaque, tous sont dans un état stable», a-t-il dit.

Selon les autorités, il s’agirait d’une vengeance d’une groupe criminel après l’arrestation de suspects pour une agression manquée contre M. Solorio le 30 mars.

«Ces attaques sont une réaction du crime organisé après une attaque contre moi», a dit M. Solorio après une réunion avec les autorités militaires et la police fédérale à Guadalajara.

Il n’a pas précisé quel groupe était responsable de l’attaque, qui a donné lieu à quatre arrestations, mais une source officielle a indiqué à l’AFP qu’il pourrait s’agir du cartel local Jalisco Nouvelle Génération.

Cette tentative d’assassinat était elle-même une risposte à une opération de police le 23 mars dans la ville de Zacoalco de Torres, lors de laquelle trois suspects avaient été tués.

Quatre jours auparavant, le 19 mars, une autre embuscade d’hommes armés contre un convoi de police près d’Ocotlan avait fait 11 morts, cinq membres de la gendarmerie, trois supposés agresseurs et trois personnes étrangères à l’affrontement.

Le cartel de Jalisco est apparu en 2010 après la mort d’Ignacio Coronel Villareal, alias «Nacho Coronel», qui était alors le chef dans l’Etat du Jalisco du cartel de Sinaloa, le plus puissant du Mexique.

Les criminels se sont déjà attaqués à plusieurs reprises aux autorités dans l’Etat de Jalisco l’an dernier.

En septembre, un député fédéral avait été enlevé alors qu’il se rendait en voiture à l’aéroport de Guadalajara. Son corps calciné fut retrouvé quelques heures plus tard dans un Etat voisin.

En mai, un groupe de 30 hommes armés de grenades avaient organisé une embuscade contre un camion militaire près de la ville de Guachinango, faisant quatre morts parmi les soldats.

Plus de 80’000 personnes ont été tuées et 20.000 sont portés disparues depuis le lancement d’une guerre contre les trafiquants de drogue en 2006 par l’ex-président Felipe Calderon.

Son successeur Enrique Peña Nieto assure que la criminalité s’est réduite depuis le début de son mandat en décembre 2012.

Toutefois le Mexique continue d’être le théâtre de crimes massifs et brutaux, comme la disparition en septembre de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa qui, selon les autorités judiciaires, ont été tués puis brûlés par des narcotrafiquants bénéficiant de la complicité de la police locale dans l’Etat du Guerrero (sud).

(afp)