[CONTRIBUTION] Non Monsieur le ministre de la Culture et de la Communication, la priorité de Tambacounda n’est pas un studio d’enregistrement !

 

En visite à Tambacounda ce vendredi 10 avril 2015 pour procéder à l’ouverture officielle de la première semaine des Arts, des Lettres et de la Culture, M. Mbagnick Ndiaye, Ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé l’installation dans la capitale orientale, d’un studio d’enregistrement pour les acteurs culturels des régions de Kédougou et Tambacounda.

En tant que fils de Tambacounda, gestionnaire et médiateur culturel, de surcroit artiste plasticien, je vous dis M. le ministre, la priorité de Tambacounda en matière de culture n’est pas l’installation d’un studio d’enregistrement. Réduire les besoins de cette région (la pauvre économiquement) en studio d’enregistrement montre le manque notoire de respect et le mépris que vous avez à l’égard de cette population.

Ce qu’on attendait de vous, c’est un vrai projet de société pour le développement de cette région qui aujourd’hui n’est rien d’autre au regard de nos hommes politiques qu’une vache à lait qu’ils n’hésitent pas de traire jusqu’à la dernière goutte à la veille des joutes électorales.

Monsieur le ministre de la culture et de la communication, ce que Tambacounda attend en matière de culture, c’est la construction et l’équipement d’une Ecole Supérieure Sous-régionale d’Art-Visuels, qui se chargera de former les artistes, les acteurs culturels et les artisans. En effet, ce projet aura un impact tant aux plans national qu’international.

National car tous les sénégalais désireux de poursuivre une formation artistique professionnelle, surtout ceux des régions de Tambacounda, Kaolack, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Kaffrine, Ziguinchor et autres pourraient rallier Tambacounda pour ce faire.

International car nos voisins immédiats de la Gambie, de la Mauritanie, des deux Guinées et du Mali pourront aussi y poursuivre des formations artistiques de haut niveau et cet établissement serait la première pierre d’une intégration sous-régionale et africaine.

Aussi, pouvez-vous imaginer l’impact économique qu’un tel centre de formation pourrait avoir sur les populations Tambacoundoises ?

Enfin Monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication, vous avez « promis d’instruire le responsable du centre culturel de Tambacounda d’élaborer un programme de formation de tous les acteurs cultures, assurant de présider l’ouverture des sessions, en compagnie du directeur des arts. »

Je suis désolé M. Le Ministre, ce n’est pas au responsable du centre culturel de Tambacounda d’élaborer un programme de formation pour les acteurs culturels mais à votre ministère, en se basant sur la politique culturelle que vous menez durant votre mandat. Vous êtes entouré de conseillers techniques, alors mettez vous au travail et arrêter de sillonner ce pays pour des besoins strictement politiques, eh oui éminemment politiques car vous avez passé l’essentiel de votre temps à vous aventurer sur le terrain glissant des rapports détériorées entre Le Garde Des Sceaux et le député maire de Tambacounda pour dire que vous avez été le pompier qui a pu éteindre les flammes qui dévoraient leurs relations. Et pourtant, tous les deux soutiennent œuvrer pour le plein épanouissement des populations d’une région qui mérite bien mieux que cela.

Monsieur le ministre de la culture et de la communication, un artiste bien formé est un chômeur en moins. A méditer.

Ousmane DIA,
Gestionnaire et médiateur culturel
Artiste plasticien et Professeur d’Arts-visuels à Genève