
Quelques milliers de personnes ont manifesté le jeudi matin 16 avril contre la xénophobie à Durban, en Afrique du Sud, après plusieurs jours de violences qui ont fait au moins six morts. Mercredi soir, de nouveaux magasins tenus par des étrangers ont été pillés à Johannesburg.
Environ 4000 personnes se sont réunies dans le stade municipal de Durban, à l’appel des autorités locales et régionales. Après des prières et des discours, le cortège devait marcher vers le centre-ville et la mairie de Durban, capitale du pays zoulou.
Les leaders religieux et politiques devaient porter les drapeaux des 54 pays d’Afrique tout au long de cette marche. Les manifestants scandaient «A bas la xénophobie» et «Afrique unie» avant de se mettre en marche, sous des pancartes proclamant «peace and love» et autres slogans pacificateurs.
Foule diverse
Beaucoup se référaient aussi à l’Ubuntu, cette notion et vertu sud-africaine – mélange d’humanisme et de respect de l’autre – exaltée par Nelson Mandela pour promouvoir la réconciliation dans son pays après le régime d’apartheid.
Les marcheurs étaient tout autant noirs que blancs, membre de la classe moyenne venus spontanément, ou habitants des townships de la ville convoyés gratuitement par bus affrétés par la municipalité.
Nouveaux incidents
Alors que les violences semblaient avoir cessé à Durban depuis mardi, des incidents ont éclaté tard mercredi soir dans un faubourg de Johannesburg, après des échauffourées dans le centre-ville le matin.
«Deux personnes ont été blessées dans ces incidents», a indiqué la police, précisant que six personnes avaient été arrêtées pour violences publiques et violation de domicile. Plusieurs étrangers ont fui les violences et ont trouvé refuge pour la nuit au commissariat de police le plus proche.
D’autres incidents similaires ont été signalés ailleurs à Johannesburg et à Pietermaritzburg, à moins d’une heure de route dans l’arrière-pays de Durban.
La police a annoncé par ailleurs que le centre opérationnel national chargé de la lutte contre ces violences «serait actif 24 heures sur 24 pour coordonner la réponse des forces de l’ordre à l’actuelle vague d’attaques violentes contre des ressortissants étrangers».
Des incidents similaires avaient endeuillé Soweto et ses environs en janvier, faisant six morts. Et personne n’a oublié les quelque 60 personnes tuées dans les pires émeutes xénophobes d’Afrique du Sud en 2008.
(ats/Newsnet)