
Les services de santé ont de plus en plus de difficultés à fonctionner en raison du manque de médicaments, des interruptions fréquentes d’électricité et du manque de carburant pour les générateurs.
Marine américaine renforcée
Un haut responsable de la milice chiite, Mohamed al Boukhaiti, a pour sa part accusé les Etats-Unis de s’impliquer de plus en plus dans le conflit, par allusion à l’envoi de deux navires de guerre dans la région, de «renforcer le siège imposé au Yémen et d’imposer une punition collective au peuple yéménite», selon lui.
Mais Washington a précisé que ce déploiement ne signifie pas nécessairement une intervention américaine directe. Neuf navires militaires américains se trouvent désormais près du Yémen «pour s’assurer que les voies maritimes cruciales» de la région «restent ouvertes et sûres», selon la Marine américaine.
Selon l’agence de l’ONU, les violences ont déjà causé la mort d’au moins 944 personnes et fait près de 3500 blessés depuis le 19 mars. Dans un précédent bilan, elle faisait état vendredi dernier de 767 morts et près de 3000 blessés. Des bilans qui ne tiennent compte que des victimes annoncées par les hôpitaux.
L’OMS prévient que le risque de maladies comme la rougeole, prévalente au Yémen, et la polio, a augmenté. La chaîne du froid essentielle pour les campagnes de vaccination ainsi que les stocks de sang sont menacés par les coupures d’électricité.
Evacuation des étrangers suspendue
Pour sa part, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a suspendu temporairement l’évacuation des étrangers, en raison du manque de sécurité actuel au Yémen. Depuis le 12 avril, elle a aidé plus de 400 personnes à quitter le pays.
Le dernier vol a été effectué dimanche et a permis d’évacuer 140 étrangers laissés pour compte. Mais l’organisation a été forcée de suspendre les vols, jusqu’à nouvel ordre, a déclaré un porte-parole de l’OIM à Genève Joel Millman.
Il y a toujours des milliers d’étrangers au Yémen, en attente d’évacuation, selon le porte-parole. «Seize mille ont pris contact avec nous, dont 5000 la semaine dernière, que nous considérons comme prêts à partir», a-t-il précisé.
Garde nationale mobilisée
Sur le terrain, la coalition menée par l’Arabie saoudite continue d’organiser la riposte contre les rebelles houthis d’obédience chiite. La Garde nationale saoudienne, armée parallèle composée surtout de forces terrestres, a été mobilisée pour d’éventuelles opérations. Mais le rôle futur de cette Garde composée d’environ 100 000 hommes n’a pas été précisé mardi.
Jusqu’ici, l’aviation saoudienne est en première ligne dans l’opération «Tempête décisive» déclenchée le 26 mars par Ryad avec d’autres pays arabes pour arrêter l’avancée des Houthis.
Ceux-ci ont été à nouveau visés par des frappes mardi. Un premier raid a atteint un un pont de la province d’Ibb, dans le centre, lors du passage de véhicules transportant des Houthis. Au moins 20 morts ont été recensés. Un autre raid a visé un bâtiment des services de sécurité dans la ville de Haradh, près de la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite. Treize civils auraient perdu la vie ainsi que sept soldats, selon un décompte des habitants.
Cessez-le-feu évoqué
Le vice-ministre iranien des affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, dont le pays soutient l’action des rebelles houthis, a toutefois prédit la conclusion d’un cessez-le-feu imminent au Yémen.
«Après beaucoup d’efforts, nous sommes confiants dans le fait de parvenir à un arrêt des attaques militaires», a-t-il déclaré à l’agence de presse iranienne Tasnim, évoquant même un arrêt des hostilités «dans les prochaines heures».
L’Iran a plusieurs fois appelé à l’arrêt de la campagne de raids aériens lancée par l’Arabie saoudite (sunnite) et ses alliés contre les Houthis. Mais jusqu’ici les requêtes de Téhéran sont restées lettre morte à Ryad.
(ats)