Ethiopie: Des dizaines de milliers de manifestants contre l’EI

 

Responsables de l’exécution de 28 chrétiens éthiopiens en Libye, les djihadistes sont aussi engagés dans de violents combats en Syrie.

Le rassemblement, observé par un journaliste de l’AFP, visait à canaliser l’émotion et la colère suscitées par le meurtre des ressortissants éthiopiens par le groupe djihadiste.

Mais de petits groupes de manifestants en ont profité pour exprimer leur colère envers les autorités, dans un pays où toute contestation est sévèrement réprimée.

La foule a commencé à se rassembler au petit matin, pour finalement largement déborder de Meskel Square, la place centrale de la capitale éthiopienne.

Une grande partie des manifestants ont répondu à l’appel des comités de quartier, relais locaux du pouvoir, et portaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire l’«EI n’est pas l’islam» ou «Notre paix et notre unité ne seront jamais brisées par les extrémistes».

Deux tiers de chrétiens

L’Ethiopie compte environ deux tiers de chrétiens et un tiers de musulmans.

Malgré une présence policière massive, des slogans hostiles au gouvernement se sont aussi fait entendre. «Nous sommes fatigués des discours et de la propagande. Nous voulons des actes ! Vengeance pour nos frères !», criait un groupe de jeunes, rapidement entouré par un cordon de police.

«Nos frères ont été assassinés. Le gouvernement doit faire quelque chose. Leur sang n’est pas le sang d’animaux», a encore affirmé Anteneh Tefera, un jeune manifestant.

42 morts en Syrie

En Syrie, les djihadistes combattaient mercredi les opposants au régime de Bachar al-Assad. Au moins 42 combattants ont été tués en 24 heures dans les combats au nord-est de Damas, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). «Au moins 30 rebelles islamistes et 12 combattants de l’EI ont péri dans les combats depuis mardi» dans le Qalamoun, situé dans la province de Damas, a indiqué l’ONG.

La région du Qalamoun est divisée en une partie ouest frontalière du Liban et en majorité contrôlée par le régime syrien et son allié libanais du Hezbollah chiite, et une partie est où des combats font rage depuis plusieurs mois entre les rebelles et l’EI pour son contrôle.

Cette dernière zone est stratégique car située à la périphérie de la «badiya», la steppe syrienne, qui s’étend du centre à l’est de la Syrie et à travers laquelle passent les routes d’approvisionnement des rebelles de la frontière jordanienne et turque.

Le groupe djihadiste EI, qui veut couper ces routes pour asphyxier les rebelles, est parvenu à contrôler une voie de ravitaillement, selon l’OSDH.

(afp)