
Il y a 38 ans, le 6 avril 1976, une révision constitutionnelle instaurait, à travers la loi n° 76-26 du 6 avril 1976, un multipartisme limité au Sénégal, après une période de parti unique depuis l’indépendance. En elle-même, cette loi ordinaire abrogeait et remplaçait l’article 2 de la récente loi n° 75-68 du 9 juillet 1975 relative aux partis politiques, qui à son tour avait « remplacé une précédente loi ayant le même objet et qui était du 24 janvier 1964 ».
Dès son premier alinéa, la loi de 1976 déclare : « Les trois partis politiques autorisés par la Constitution doivent représenter respectivement les courants de pensée suivants :
– libéral et démocratique
– socialiste et démocratique
– communiste ou marxiste-léniniste »
Cette ouverture au multipartisme avec un courant socialiste, un libéral constituée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Abdoulaye Wade, un communiste représenté par le Parti africain de l’indépendance (PAI) de Majmouth Diop. Mais il y avait un courant dit conservateur, dévolu au Mouvement républicain sénégalais (MRS) de Me Boubacar Guèye.
Le Rassemblement national démocratique (RND) de Cheikh Anta Diop refusera « toute affiliation à un courant officiel » tandis que les mouvements de gauche restaient dans la clandestinité. Quatre ans après, en décembre 1980, Léopold Sédar Senghor démissionne laissant la place à son dauphin désigné Abdou Diouf qui élargit la brèche ouverte par son prédécesseur en proposant un multipartisme intégral.
Parlant de la démocratie sénégalaise, au cours d’entretiens séparés accordés à des journalistes français, en 1981, Senghor et Wade magnifiaient la démocratie sénégalaise.
« Politiquement nous étions prêts, les autres (ndlr : pays africains) étaient moins bien préparés et c’est la raison pour laquelle nous pouvons organiser un système multipartite au Sénégal, les autres non », déclarait le premier chef de l’Etat du Sénégal qui donnait une génération aux autres pays africains pour faire ce que le Sénégal avait réussi.
De son côté, Abdoulaye Wade déclarait : « Le multipartisme a été possible au Sénégal parce qu’il ne comporte pas de risque de désorganisation de la société. Le Sénégal forme une nation, il n’y a pas d’ethnies qui risquent de s’entretuer alors que dans d’autres pays, la création d’un parti politique peut entrainer une polarisation ethnique et des affrontements qui peuvent porter préjudice à la cohésion nationale ».
seneweb.com /