Tambacounda : Le Maire de Ndoga Babacar en campagne de sensibilisation contre l’exploitation clandestine de la forêt de sa commune

 

 

M. Omar Dème, le maire de Ndoga Babacar, dans la sous préfecture de Maka Colibantang, a pris la sérieuse option d’en finir avec l’exploitation clandestine qui fait grandement souffrir sa commune. Pour cela, une rencontre regroupant les conseillers municipaux, les chefs des villages et autres leaders d’opinion, s’est tenue ce mardi 26 mai 2015 à Sinthiou Aladji, à moins de 2km de la frontière avec la Gambie.

Il était question, selon le Maire initiateur de cette rencontre présidée par le sous préfet de Maka Colibantang, de sensibiliser les populations pour qu’elles sachent que cette forêt est à elles. «  Il ne faut surtout pas qu’elles pensent que la gestion de cette forêt incombe uniquement à l’Etat. Qu’elles sachent d’abord que c’est un bien qui leur appartient », a-t-il déclaré. Et de l’avis de l’édile de Ndoga Babacar, «  pour lutter contre ce fléau relatif à l’exploitation abusive et clandestine de cette forêt, il faut la création d’une large commission de surveillance ». Faire donc de sorte que chacun des villages frontaliers y soit représenté pour que lorsque qu’un fraudeur est pris, les services compétents soient vite saisis. Mr Dème de regretter que les arbres soient abusivement coupés dans la partie frontalière des villages de Sine Wouli, Soutou Bakoul, Mangnancounda. Pendant cette rencontre où la quasi totalité des chefs de villages se sont prononcés, il est précisé que ce ne sont pas les gambiens qui viennent couper. Mais ce sont bien les sénégalais qui coupent nos arbres pour les vendre aux opérateurs installés en Gambie d’où l’urgence à beaucoup sensibiliser ces populations « qui pensent que c’est un gain pour elles alors qu’elles sont entrain de détruire nos ressources. Avec la commission mise en place, il faut que ces populations nous aident à remonter les informations pour qu’on puisse réagir efficacement », a souligné le Major Gomis, adjoint au chef secteur des Eaux et Forêts. Le sous préfet Aliou Aïdara de se féliciter d’une telle rencontre compte tenu de la gravité de la situation. II poursuit en précisant, « nous le soutenons et l’accompagnons dans la sensibilisation. C’est vrai que les moyens ne sont toujours pas suffisants, et surtout que la sous préfecture est vaste car la frontière s’étend sur environ 100km pour un seul agent. Ce n’est pas évident. Pour cela il faut que les populations acceptent de coopérer pour suppléer l’agent afin de surveiller la forêt ». En vérité, l’exploitation ne se fait pas en l’absence de ces populations. Quoiqu’on dise, elles sont complices. « Il faut les sensibiliser, leur dire que le peu qu’elles gagnent peut compromettre l’existence de ces ressources et de toute une génération», dira le sous préfet, résolument engagé à soutenir la commission mise en place. Seulement le manque d’agents des Eaux et Forêts peut constituer un frein à cet engagement. Pour réussir ce challenge, le maire Omar Dème mettra en relief la nécessité de renforcer les ressources humaines car sa seule commune fait 820 km2. « Nous souhaitons qu’il y ait un agent à Ndoga Babacar, sollicitons le soutien de l’État, pour que chacune des communes puisse avoir au moins un agent, avec des moyens logistiques pour faciliter le travail et décourager tous ceux qui s’adonnent à cette pratique néfaste pour nos ressources forestières.

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Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/