
Nous apprécions à sa juste valeur le programme de modernisation des transports déroulé par les pouvoirs publics. Cela se traduit, et ce pour la première fois, par la dotation en bus de la ville de Tambacounda. Mais, je voudrai peut être commettre le crime d’être beaucoup plus ambitieux et exigeant. Il nous faut des rails, des trains et des avions, c’est cela qui pourrait davantage faciliter le développement et faire cesser l’isolement de cette belle région du Sénégal Oriental.
Il n’y a pas un seul Tambacounda à ne pas exulter et applaudir quand, dans le décor de la ville, se sont invités des bus. Avancée de taille car jusqu’ici, en dehors des traditionnels taxis, il n’y avait que les mortelles motocyclettes (ce n’est pas une flèche) et les fameux « kirikiri », ces cercueils roulants qu’affectionnent les femmes des quartiers lointains de la ville. Avec une pièce de 100 FCFA, l’on circule, surtout en cette période où une chaleur d’étuve s’abat sur la région orientale. Bravo encore une fois, même si je demeure pertinemment et convaincu qu’il faille reprofiler les routes dans la ville car, c’est connu, Tambacounda en a grandement besoin.
Nous avions aussi chanté et dansé quand l’avion avait commencé à faire des rotations à Tambacounda. Hélas, la corde de la guitare s’est cassée en pleine symphonie ! Les Tambacoundois vont devoir reprendre les mêmes fâcheuses et éprouvantes habitudes, rallier Dakar au bout d’une odyssée de 8 heures, exactement le même temps qu’un passager d’un vol Dakar-Washington ferait.
Les rails à grand écartement étaient aussi annoncés à grandes pompes par le président Wade suite à l’accident du train à Bala, et qui avait occasionné des pertes en vies humaines. Nous attendons encore ! Le président Macky Sall reprend l’idée de revisiter le transport ferroviaire, nous attendons encore de voir les premiers pas, surtout que lui parle de Tambacounda comme pôle de développement économique. Personne n’a encore évoqué l’autoroute à péage et pourtant, nous devrons évoluer vers cela !
Il faut continuer à moderniser les transports pour aller et venir vite, dans les meilleures conditions de sécurité, car c’est un facteur inestimable de développement. C’est ma conviction.
A méditer
Ousmane DIA / Gestionnaire et médiateur culturel, Artiste plasticien et enseignant d’arts visuels à Genève.