
«Je ne suis peut-être pas la plus jeune parmi les candidats à cette élection», a-t-elle ironisé à New York, devant plusieurs milliers de sympathisants. «Mais je serai la plus jeune femme présidente de l’histoire des Etats-Unis. Et la première grand-mère!»
Avec Manhattan en toile de fond, elle s’est présentée comme une «championne» de la classe moyenne promettant une série de réformes économiques, sociales et politiques.
Demande par Clinton
Hillary Clinton a adopté un ton plus personnel, évoquant l’enfance difficile de sa propre mère, Dorothy, décédée en 2011, et retraçant les étapes de sa vie depuis son premier travail, dans le but de montrer son engagement de 40 ans en faveur des enfants et des femmes.
«Je regrette qu’elle n’ait pas connu (…) une Amérique où un père peut dire à sa fille: ‘oui, tu peux devenir ce que tu veux, même présidente des Etats-Unis», a dit l’ancienne secrétaire d’Etat.
Et «je suis candidate pour que l’économie soit au service de vous et de chaque Américain», a par ailleurs dit Hillary Clinton, citant notamment ouvriers, infirmières de nuit, camionneurs, agriculteurs, anciens militaires.
Hommage à trois présidents
«La prospérité ne peut pas être seulement pour les dirigeants d’entreprises et les patrons de fonds d’investissements. La démocratie ne peut pas être seulement au service des milliardaires», a dit la démocrate. Elle a aussi multiplié les critiques contre Wall Street, relevant que les 25 premiers gestionnaires de fonds d’investissements gagnaient plus que tous les enseignants de maternelle du pays.
Relevant le nombre élevé de candidats aux primaires républicaines, elle a affirmé qu’ils promettaient tous «une baisse d’impôts pour les plus riches et moins de réglementations pour les entreprises, sans tenir compte du fait que cela aggraverait les inégalités de revenus».
Pour ce premier grand discours, deux mois après sa déclaration officielle de candidature, Hillary Clinton avait choisi symboliquement l’île Franklin Roosevelt, l’ancien président démocrate du New Deal, à New York.
Outre Roosevelt, l’ancienne sénatrice de l’Etat de New York a cité deux autres présidents: son mari Bill, présent en bas du podium, et Barack Obama, dont elle a été la secrétaire d’Etat de 2009 à 2013.
Hillary Clinton a déclaré qu’elle dévoilerait une série de propositions ciblées dans les prochaines semaines mais elle en a donné un aperçu.
Fiscalité des entreprises évoquée
Elle a évoqué une réforme fiscale pour inciter les entreprises à investir aux Etats-Unis, des aides aux entrepreneurs et lanceurs d’entreprises, une augmentation des budgets de recherche, des investissements dans la recherche ou encore sa volonté de faire des Etats-Unis «la superpuissance des énergies propres du 21e siècle».
Mais, citant la difficile enfance de sa mère, elle a consacré les plus longs moments de son discours aux droits des enfants et des femmes, proposant de généraliser la pré-scolarisation avant l’école primaire et d’aider les familles pour la garde d’enfants en bas âge.
«Notre pays ne sera pas compétitif ou équitable tant que nous n’aiderons pas les familles à donner à leurs enfants le meilleur départ dans la vie», a-t-elle dit.
Migrants ou financement électoral
Elle a répété son engagement en faveur des droits des homosexuels, de régularisations massives de sans-papiers, ainsi que d’une réforme du système de financement électoral.
Rappelant ses années à la tête de la diplomatie américaine, Hillary Clinton ne s’est pas attardée sur la politique étrangère, perçu par sa campagne comme un sujet secondaire dans cette élection.
«Hillary Clinton ferait un troisième mandat de Barack Obama», a aussi souligné le républicain Scott Walker, candidat non déclaré aux primaires.
Et chez les démocrates, le sénateur Bernie Sanders, adversaire d’Hillary Clinton, a appelé l’ancienne secrétaire d’Etat à exprimer clairement sa position sur la question du partenariat transpacifique.
Mais Hillary Clinton mène par ailleurs de son côté de loin la course des primaires démocrates, qui commenceront début 2016, aucun de ses rivaux n’étant aussi connu qu’elle.
(ats/Newsnet)