
Certes, la problématique du port du voile n’était au départ qu’un débat franco-français, mais qui n’avait pas manqué de susciter un grand intérêt pour le reste du monde, toutes confessions confondues ; en témoignait , en son temps, l’important plaidoyer du Président Obama dans son très remarquable discours du Caire, à l’adresse des musulmans ; et sa conférence de presse conjointe avec le Président Sarkozy à Paris n’avait pas manqué de confirmer et de mettre en exergue les divergences de vue sur une problématique politico-philosophico-religieuse qui continue de diviser l’Occident ‘’chrétien’’. Et comme pour en rajouter, la Burqa (ou voile intégral) est entrée dans la danse et relance la polémique de plus belle, ce d’autant qu’elle est incriminée dans certains attentats terroristes.
En vérité, l’interdiction du voile islamique est diversement appréciée par les uns et les autres, suivant que l’on prétend être défenseur de la liberté de culte, de la laïcité ou des droits de l’homme. Et pourtant, ces trois ‘’missions’’ ne sont guère antinomiques – bien au contraire ! Et donc, à l’évidence, il y a beaucoup d’amalgames, d’incompréhensions et d’appréhensions dans les positions des uns et des autres. Il s’avère donc nécessaire de repréciser les fondements religieux du port du voile islamique, de prouver sa compatibilité avec les principes des droits de l’Homme et de revisiter le concept de laïcité.
En vérité, le port du voile islamique est une recommandation explicite du Saint Coran et fait donc partie intégrante du culte :
(59) Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées (harcelées). Allah est Clément et Miséricordieux. (33. Les Coalisés : 59 – Al-Ahzâb)
(31) Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines [Une réfutation du voile intégral !!!] ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, … . Et qu’elles ne frappent pas le sol avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs atours. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. (24. La Lumière : 31 – An-Nûr)
Certes, le port du voile est une recommandation divine adressée aux croyantes, et donc le refus de le porter est un péché qui n’engage que son auteur ; il n’y a donc aucune raison à le rendre obligatoire, du fait de la liberté de culte :
(1) … Telles sont les lois d’Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même. … (65. Le Divorce : 1 – At-Talâq) … (256) Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. … . (2. La Vache : 256 – Al-Baqarah)
Au demeurant, la Vierge Marie, dont le Coran déclare explicitement qu’elle est la meilleure femme de l’humanité était toujours voilée ; en effet, le port du voile est aussi recommandé aux chrétiennes ; en témoigne cette importante référence biblique qui, en plus, confirme la suprématie de l’homme sur la femme (au plan de l’autorité familiale) – prêchée par toutes les religions monothéistes – C’est un autre débat !!!
(1) [Épître de Saint Paul aux Corinthiens :] Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ … (3) Mais je veux que vous sachiez que le chef de tout homme, c’est le Christ, et que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu. … (5) et toute femme qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore sa tête, car c’est la même chose qu’une femme qui serait rasée. (6) Si la femme n’est pas couverte, qu’on lui coupe aussi les cheveux. Mais si c’est un déshonneur pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle soit voilée. … (10) C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête un signe de soumission. (11) Toutefois, ni la femme n’est sans l’homme, ni l’homme sans la femme, dans le Seigneur ; (12) car comme la femme procède de l’homme, ainsi aussi l’homme est par la femme ; mais toutes choses procèdent de Dieu. (13) Jugez-en en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? (1 Corinthiens 11 : 1-13)
Et à l’évidence, si la France, ‘’la Fille aînée de l’Eglise’’, était fidèle à son baptême, une loi interdisant le port du voile n’aurait jamais dû y être promulguée. Et le silence étourdissant de l’Eglise étonne et intrigue forcément !!! Mais après tout, son interdiction par l’autorité administrative, même pour une cause manifestement injuste, ne doit pas faire l’objet d’une quelconque confrontation, car en cas de contrainte, le croyant n’est point tenu responsable de ses actes – quelque soit la gravité [(24. La Lumière : 33 – An-Nûr) ; (5. La Table Servie : 3 – Al-Mâ’idah)]. Et ces dispositions coraniques relatives à la contrainte, permettent à un musulman de vivre conformément à ‘’ce que Dieu a fait descendre’’ (la Charia), même en terre hostile à l’Islam, sans qu’il soit nécessaire de se rebeller d’une manière ou d’une autre. Ainsi, dans un pays où le voile islamique pose déjà problème, il n’est ni sage ni rationnel de porter la Burqa, ce d’autant qu’elle n’a aucun fondement en Islam et ne contribuerait qu’à exacerber la stigmatisation des musulmans.
D’une manière générale, le port du voile entre dans le cadre des recommandations adressées aux croyantes pour les maintenir chastes et les prévenir de toutes formes de harcèlements sexuels et de violence (33. Les Coalisés : 32-33 – Al-Ahzâb) ; oui, le voile, c’est aussi et surtout un comportement ‘‘islamique’’ (ou ‘’chrétien’’), une attitude de réserve inspirant une présomption de chasteté ; c’est donc éviter l’expansivité, la vulgarité, l’indécence et l’exhibitionnisme, afin de se préserver de toutes formes de harcèlements et d’agressions sexuels.
En France et même en Turquie, pays musulman, c’est au nom de la laïcité que le voile islamique est interdit dans l’espace publique ; c’est incompréhensible et inacceptable, car, c’est cette même laïcité qui garantit la liberté de culte ; et c’est là, à l’évidence le témoin d’une sécularisation morbide.
Ainsi, en violant la liberté d’opinion (interdiction du port du voile islamique ou – chez nous, au Sénégal – de la formation de partis politiques d’inspiration confessionnelle tels les partis démocrates chrétiens pourtant rencontrés dans les ‘’grandes démocraties’’), les laïcs qui se sont autoproclamés les défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie, ne basculent-ils pas ostensiblement dans l’intolérance, l’intégrisme et une certaine dictature ?
Au vu de tout cela, il apparaît nécessaire de revisiter les concepts de laïcité et des droits humains – qui ne sont pas immuables – pour lever tous les équivoques et amalgames et faciliter la diversité culturelle et le dialogue des civilisations. Et dans cette perspective, méditons cet extrait du discours du Président Obama, au Caire, le 4 juin 2009, intitulé ‘’Un nouveau départ’’ :
[Je cite :] « (…) la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion. C’est pour cette raison que chaque État de notre union compte au moins une mosquée et qu’on en dénombre plus de mille deux cents sur notre territoire. C’est pour cette raison que le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab (voile) et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit. (…) Le doute n’est pas permis : l’islam fait bel et bien partie de l’Amérique. (…) Il importe que les pays occidentaux évitent d’empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple, en dictant ce qu’une musulmane devrait porter. En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l’hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme. … Je rejette l’opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d’une façon ou d’une autre moins égale, mais j’ai la conviction qu’une femme que l’on prive d’éducation est privée d’égalité. … Je tiens à préciser une chose : les questions relatives à l’égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l’Islam (…). Nous avons le pouvoir de construire le monde auquel nous aspirons, mais seulement si nous avons le courage de prendre un nouveau départ, en gardant à l’esprit ce qui a été écrit. Le Saint Coran nous dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. ». Le Talmud nous dit : « Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix. ». La Bible nous dit : « Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. ». Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C’est maintenant notre tâche sur cette Terre. Je vous remercie et que la paix de Dieu soit avec vous. Je vous remercie. Je vous remercie. ». [Fin de citation] (*)
Au demeurant, c’est dans cette logique de tolérance et de paix que s’inscrit la perception islamique du dialogue des civilisations !!! En vérité, le véritable enjeu de l’Islam – ainsi que celui de toutes les autres religions monothéistes qui l’ont précédé – est d’ordre civilisationnel ; oui, il n’y a véritablement de civilisation que celle que Dieu préconise ; et il ne s’agit que d’une seule et même civilisation évoluant régulièrement en fonction de l’évolution de l’homme et de la société, pour déboucher sur l’Islam qui est le parachèvement de toutes les religions de la tradition biblique – et donc essentiellement du judéo-christianisme, comme en témoignent les très nombreuses références bibliques annonçant la venue de ‘’l’Esprit de Vérité’’ [Jean 16 : 12 – 13 ; Jean 14 : 29]. Ainsi, la civilisation islamique qui est, en vérité, la « civilisation de l’universel », car prônée dans ses principes par tous les prophètes, n’a pour objectif que le salut de l’humanité. [(34. Saba’ : 28 – Saba’) ; (21. Les Prophètes : 107 – Al-Anbiyâ’) ; (33. Les Coalisés : 21 – Al-Ahzâb)]. Et c’est là un ultime message de délivrance adressé aux ‘’gens du Livre’’ (les chrétiens et les juifs), conformément à une prédiction coranique inéluctable [(98. La Preuve : 1 – Al-Bayyinah) ; (61. Le Rang : 5-9 – As-Saff)] ; et une confirmation des sages exhortations du Christ, en rapport avec l’avènement du ‘’Fils de l’Homme’’ (Luc 21 : 5-38). Oui, il n’y a pas d’alternative pour sauver ce monde en perdition ! Que vienne donc le règne du ‘’Fils de l’Homme’’ qui n’est autre que le Mahdi attendu à la ‘’fin des temps’’ !!! (3) (5) (6) (7)
https://docs.google.com/document/d/15I2IIVbUvLhQrUPhCcXDm3o9pi288ztDjnzOZBeDbDc/edit?usp=sharing
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle « la Sagesse » de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan-Bienfaisance (Thiès).
Rétro confirmateur (Consolateur) du Mahdi, Son Éminence Serigne El Hadj Madior CISSE, fils spirituel de Serigne Babacar SY, khalife de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le ”Sceau des Saints” et ”Christ de la Parousie” (Jésus fils de Marie revenu). (1) à (8)