[ENTRETIEN] Tambacounda : Kéba Kanté président du mouvement « SUNU EULEUK » : « il faut que les sénégalais passent de population assistée à une population vecteur elle-même de développement »

 

Pendant son séjour le week- end dernier) dans la région de Tambacounda, le leader du mouvement « SUNU EULEUK », Kéba Kanté, s’est entretenu avec Ansoumana Sadio pour/www.Tambacounda.Info/. Mr Kanté dit se rendre compte des difficultés que vivent les populations surtout en zone rurale.

Depuis quand parle- t- on du mouvement SUNU EULEUK ?

C’est un mouvement qui a été crée depuis 2009 par un groupe de jeunes soucieux du développement de leur pays mais aussi de l’accompagnement de leur population pour un avenir meilleur. Nous avons commencé par le social mais, par la suite, nous avons converti cette structure sociale en un mouvement politique car nous pensons que le social et le politique sont indissociables. Donc c’est une manière pour nous de conjuguer les deux afin de servir les populations.

Parlant de ce volet social qu’est ce que vous avez eu à faire concrètement ?

De manière modeste, chaque année nous distribuons des dons dans les Maisons d’Arrêt et de Correction, nous aidons les centres sociaux comme Albert Royer, nous rencontrons les personnes vivant avec handicap en les assistant, une manière de les soulager autant que possible. Nous sommes partis à Touba Pécou dans le village de reclassement social, nous avons appuyé les albinos d’autant plus que nous soutenons que la politique ne consiste pas à distribuer de l’argent, mais plutôt à être très prés des populations. Et la tournée nationale initiée par le mouvement a permis de voir la réalité du terrain. Surtout les difficultés que vivent ces populations. Cela nous a aussi permis de voir la dimension de la pauvreté qui sévit en zone rurale. Et d’ailleurs, je profite de cette occasion pour lancer un appel au Président de la République pour aider davantage les populations même si nous reconnaissons que des efforts importants sont entrain d’être faits à ce niveau.

Quel est l’accompagnement fait par votre mouvement à la jeunesse souvent désœuvrée ?

Nous pensons qu’un mouvement politique doit pouvoir répertorier les problèmes. C’est d’ailleurs ce que nous sommes entrain de faire présentement. Nous n’avons pas les moyens nécessaires pour aider tout le monde mais avec le peu que nous avons, nous nous battons pour permettre à des structures d’avoir des ouvertures en leur donnant des conseils car nous pensons qu’il ne s’agit pas d’aider en donnant seulement des moyens mais aussi des conseils pour orienter ces nombreux jeunes. Nous sommes avec la population pour réaliser quelque chose de solide, de durable, d’inclusive au profit de cette population.

Est-ce que votre séjour à Tambacounda peut être une opportunité pour votre mouvement ?

J’ai grandement été surpris par l’accueil qui m’a été réservé. J’avais même des difficultés pour m’adresser à cette jeunesse pleine d’ambition. Ces jeunes ont eu vraiment de la sympathie. Et je les considère comme des sympathisants en attendant de les transformer en adhérents puis en militants dans la mesure où le mouvement « SUNU EULEUK » nous concerne tous. Quand on est jeune, on se préoccupe normalement de son avenir surtout si l’on est vraiment ambitieux.

Pour une véritable émergence,  quel est le message que le responsable que vous êtes avez-vous pour les autorités de ce pays.

Pour moi il faut que le Président de la République se concentre un peu sur la jeunesse et leur donner des moyens. Il nous faut aller vers la création d’une université des métiers pour régler beaucoup de problèmes parce que le Sénégal a le capital humain. Il faut permettre à cette jeunesse de s’orienter vers le développement. Il nous faut faire des résultats, c’est cela le vrai débat. Et le PSE doit être bien expliqué aux populations et en langues locales pour une large compréhension si l’on sait que les contours de ce programme restent méconnus par une frange importante de cette population. Avec l’acte III de la décentralisation, je ne peux pas comprendre qu’un maire ne puisse pas aller à l’extérieur chercher des partenaires pour le développement de sa collectivité locale. Nous croyons que travailler ce n’est pas rester dans des bureaux climatisés, il faut que les gens descendent sur le terrain pour s’enquérir de la situation des populations. Et donc aider le Président, c’est l’accompagner pour que les sénégalais passent de population assistée à une population vecteur elle-même de développement.

Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/