Sécurisation et amélioration de l’accès au foncier : Le fonds Nepad/Espagne appuie les femmes africaines

Ce sont presque 330.000 euros, soit 216 465 890 de FCfa, que le fonds Nepad/Espagne vient d’investir pour l’autonomisation des femmes africaines. Le projet financé par ce fonds au profit d’Enda-Pronat vient de boucler deux ans d’existence et porte sur l’amélioration et la sécurisation de l’accès des femmes  rurales au foncier. Au Sénégal, il touche la localité de Koussanar dans le département de Tambacounda avec la fédération Yakaar Niani Wulli Saré Boubou et Paniate. Les Niayes et la zone du Fleuve sont aussi concernés par le fonds Nepad.

Koussanar : Saré Boubou est englouti dans une forêt de champs de mil qui a fini de sortir ses épis. Le maïs cueilli à vert a déjà rejoint les fourneaux, mettant fin à la soudure dans cette partie orientale du pays. À 9 km de Koussanar, Saré Boubou est en train d’identifier les instruments de son émergence. La Fédération Yaakar Niani Wuli, forte de 2000 membres, a étendu ses tentacules jusqu’à cette zone. En recevant une mission du Nepad venue de l’Afrique du Sud conduite par notre concitoyenne Rosalie Lô Ndiaye accompagnée par Grace Sauls et de Dr Rokaya Ndiaye à Saré Boubou, elle apporte la différence. Le château d’eau, la pompe immergée dans un puits avec les nouvelles technologies du solaire ont simplement modifié ce village qui sort de l’anonymat. Un jardin des femmes fournit des produits maraîchers qui permettent l’amélioration de l’alimentation. Le projet a apporté aux femmes un séchoir de fonio et des moulins pour le décorticage de ce produit qui est en passe d’inscrire ses lettres de noblesse dans le Koussanar. Pour Mamadou Camara de Yaakar Niani Wuli, la fédération s’est spécialisée dans la production de fonio, de sésame, de « bissap » et de coton biologique. Pour sa part, Konaté Dème de Saré Boubou expose les bienfaits de cette intervention du Nepad/Espagne. Cette aide substantielle touche le domaine hydraulique qui a entraîné au passage l’amélioration des conditions de vie des femmes. Plus de 20 enfants ont rejoint l’école et les femmes sont rayonnantes de bonheur car dispensées des corvées d’eau. L’eau courante installée permet même d’abreuver les transhumants venant des autres régions. Boubou Diallo, le chef de village, salue les retombées du Nepad en faisant la genèse des difficultés que rencontraient ces populations qui devaient faire face à leur alimentation en eau et à celle des animaux. A présent, le groupement a son récépissé et a demandé des terres pour étendre ses activités devenues fructueuses. Ce projet, pour Kodou Badiane, présidente de la fédération venue de Makacolibantang, a libéré les enfants de la garde des animaux et de la traction animale pour tirer l’eau du puits. Ces derniers sont maintenant en classe. Au nom du maire de Koussanar, Amadou Gano Souaré a salué la participation des femmes conseillères grâce à la formation. Pour ce dernier, ce projet a facilité la valorisation de l’agriculture. Dans la zone, ajoute-t-il, le droit de la femme est devenu une réalité vécue par ces dernières.
Ce projet du Nepad est pour lui un véritable outil de lutte contre la pauvreté. L’adjoint au sous-préfet de Koussanar, Mamadou Badiane, a retenu la modestie, l’efficacité, l’impact et l’efficience du projet qui a permis l’allègement des travaux et l’amélioration des revenus des femmes qui ravitaillent la commune en produits maraîchers. Cette réalisation du Nepad n’est pas un rêve, mais une réalité, répète-t-il. Les « loumas » (marchés hebdomadaires) sont squattés par ces dames qui luttent pour l’acquisition de nouvelles terres afin d’augmenter leurs productions.

Pape Demba SIDIBE / lesoleil.sn /