Bakel: Enclavement, chômage, défis sécuritaires….

Bakel souffre ! Et ses maux ont pour noms : dénuement total des communes incapables d’assumer leurs compétences, l’enclavement, le chômage endémique des jeunes, etc. Et comme si cela ne suffisait pas, le département frontalier avec le Mali et la Mauritanie doit faire face à la délinquance transfrontalière. Et surtout la menace terroriste contre laquelle la compagnie locale de gendarmerie a engagé une lutte sans merci.

Des communes qui manquent de tout

« Là où nous avons surtout des difficultés, c’est au niveau des compétences transférées. L’Etat a transféré des compétences sans transférer les moyens. Les moyens qui ont été délégués sont largement insuffisants pour la prise en charge des moyens », affirme l’adjoint du maire de Bakel, Tahirou Diakhité. Le même constat est fait par le président du conseil départemental. « nous connaissons effectivement beaucoup de difficultés, comme toutes les collectivités locales du Sénégal. Mais chez nous, c’est problèmes sont plus accentués parce que nous avons essentiellement des communes rurales qui n’ont pas de ressources propres. Seules les anciennes communes disposent de marchés disposent tant soit peu de ressources fiscales. Cela pose problème, car il faut toujours se référer à l’Etat pour avoir des ressources. Et ce manque criant de ressources fait que ces communes ont du mal à assurer leurs charges ».

Revenant sur les détails des problèmes que Bakel et les autres communes vivent, Tahirou Diakhité souligne : « La première difficulté est liée à la prise en charge des besoins. Il y a beaucoup de besoins comme l’éclairage public qui est un véritable casse-tête pour toutes les communes. Il y a aussi la collecte et le traitement des ordures qui posent beaucoup de problèmes ; la construction et l’entretien de la voirie sont aussi des problèmes pour nous. Car ça nécessite des moyens colossaux que nous n’avons pas », explique-t-il.

Le chômage, la tasse de thé des jeunes

Comme plusieurs localités de l’intérieur du pays, Bakel est touché de plein fouet par le chômage. « Il n’ya pas de travail ici. Car, pour cela, il faut des entreprises, des infrastructures et autres. Or, vous pouvez constater vous-mêmes que cela n’existe pratiquement pas ici », soutient Moussa, un jeune gérant d’un établissement d’hébergement. Et pour lui, la situation est d’autant plus compliquée que les jeunes, pour la plupart, n’ont pas de formation qualifiante. « Les seuls travaux qui existent surtout dans le domaine du bâtiment et des métiers connexes comme l’électricité, sont faits par des gens venus d’ailleurs, parce que les jeunes d’ici ne peuvent pas les exécuter ». C’est d’ailleurs cette situation que vise à résoudre le centre de formation professionnel inauguré en 2014 et dont la troisième va sortir bientôt. Les autorités locales confirment également le taux de chômage important. « Les problèmes de chômage, nous les connaissons et les vivons au quotidien. Mais ici, c’est plus un problème de formation et les jeunes en ont besoin. Les seules activités sont l’agriculture, la pêche et l’levage », a déclaré Wagui traoré, premier vice-président du conseil départemental de Bakel. L’adjoint au maire de Bakel, Tahirou Diakhité, ne dit pas autre chose. C’est pourquoi il salue l’implantation du centre de formation qui va permettre aux jeunes du département de bénéficier de formations qualifiantes.

Enclavement très poussé : l’enfer quotidien sur des routes en piteux état

A Bakel, le réseau routier obsolète et l’enclavement sont les choses les mieux partagées. « le département est enclavé. Bakel a toujours été laissé en rade par rapport aux politiques de désenclavement et de développement », déplore le président du conseil départemental. Mais, il dit garder espoir qu’avec les projets initiés avec l’avènement du président Macky Sall. Pour son adjoint vivant à Diawara, « la principale difficulté, c’est les infrastructures routières». Et Wagui Traoré de poursuivre : « Vous avez vu vous-mêmes que la route reliant les deux principales villes (Bakel et Diawara) est impraticable. Ca pose problème. Pendant l’hivernage, il y a des zones où on est complètement sédentaire, où on ne bouge pas. Le problème de routes se pose véritablement dans le département. En réalité, il ya très peu de routes. Des routes qui ne le sont que de noms. Elles sont, dans beaucoup de cas, des pistes sablonneuses et latéritiques, ou au mieux, des portions goudronnées, mais truffées de nids de poules.

Le manque d’eau, le vol de bétail…

D’autres problèmes assaillent le département. C’est le cas du problème d’eau très récurent. « Surtout dans le Diéri et dans le Boundou. L’adduction à l’eau potable pose problème et les forages tombent très souvent en pannes. (…). Il en est de même du problème du vol de bétail, de la délinquance, de la contrebande et du trafic transfrontalier. Même si selon les autorités et les services de sécurité, le phénomène a considérablement baissé.

L’As