
Le Sénégal est à la traîne sur la question de l’enregistrement à l’état civil. La région orientale enregistre d’ailleurs le plus faible taux avec 28,44 %.
L’annonce a été faite, hier, lors du lancement de la Semaine de la petite enfance à Tambacounda. (Envoyé spécial) – Malgré l’adoption de plusieurs instruments juridiques, tels que la Charte de l’Organisation des Nations unies et la Déclaration des droits de l’Enfant de 1959, ainsi que la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’Enfant de 1999, l’enregistrement des enfants à l’état civil à la naissance reste une préoccupation majeure du gouvernement lorsqu’on se réfère au nombre important d’enfants qui ne jouissent pas de ce droit fondamental.
D’ailleurs, pour le cas de Tambacounda, où s’est ouverte l’édition 2015 de la Semaine nationale de la petite enfance et de la Case des tout-petits, les chiffres d’enregistrement à l’Etat civil de ladite ville recensés par le Développement intégré de la petite enfance (Dipe) sont effarants. Quelque 3 200 enfants dont 1 680 filles sans pièces d’état civil sont recensés ; soit 28,44 % de l’effectif global des informations des structures Dipe de Tambacounda.
Sous ce rapport, l’enquête réalisée par la structure (Enquête démographique et sociale) 2014 révèle qu’au Sénégal, seuls 62,5 % des enfants de deux à cinq ans ont été enregistrés à la naissance, dont 63,5 % de sexe masculin contre 62,5 % de sexe féminin avec une variation selon le milieu (79,5 % en zone urbaine et 49,5 % en zone rurale). C’est conscient de cela que l’Agence nationale de la petite enfance et de la Case des tout-petits a fait de cette problématique de l’enregistrement à l’état civil à la naissance des enfants le thème de la présente édition de la Semaine nationale de la petite enfance ouverte, hier, à Tambacounda.
Il s’agira ainsi avec cette semaine d’améliorer sensiblement le taux d’enregistrement des enfants à l’état civil. Cela va s’inscrire dans une démarche multisectorielle mettant en synergie l’ensemble des services techniques et institutions impliqués dans le processus d’obtention de la pièce à l’état civil, à savoir les Collectivités locales, la justice, les enseignants, les parents, la communauté, les partenaires au développement et les Organisations non gouvernementales. Les différents intervenants, qui se sont succédé au micro, ont abordé cette question particulièrement préoccupante pour la région de Tambacounda.
Faisant partie du personnel de la Case des tout-petits de Sara Guilé, cette dame, qui a requis l’anonymat, a vanté les mérites de l’initiative des Cases des tout-petits, avec Me Wade. «Qui, soutient notre interlocutrice, Wade prenait bien soin des enfants et des femmes». C’est ce qui, à l’en croire, a nécessité la création de la Case des tout-petits. Mais, depuis son départ du pouvoir, même si ce programme est poursuivi par les autorités actuelles, force est de constater que ce projet ne porte plus son ampleur d’antan.
On ne construit presque plus de Cases des tout-petits. Idem pour le matériel et les ressources financières. D’ailleurs, la directrice générale de ladite agence a porté le plaidoyer, hier, lors du lancement de la Semaine nationale de la petite enfance à Tambacounda. En dépit des efforts réalisés par l’Etat, Thérèse Faye Diouf estime que «le sous-secteur de la petite enfance fait face à un certain nombre de contraintes».
Elles ont pour noms : manque de ressources financières, difficultés liées à la prise en charge de la tranche d’âge de zéro à trois ans, déficit de personnel d’encadrement et la question des animateurs polyvalents. A cela s’ajoute la problématique de la déclaration des enfants à l’état civil.
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