Protection sociale : les Acteurs Non Étatiques concoctent à Tambacounda leur contribution à la stratégie nationale

Des Acteurs Non Étatiques (ANE) des régions de Kaffrine, Kédougou et Tambacounda se sont retrouvés jeudi dans la capitale orientale en vue de peaufiner leur contribution au processus de révision de la Stratégie nationale de protection sociale (SNPS), a constaté l’APS.

L’Etat du Sénégal a entamé depuis février-avril 2015, un processus d’actualisation de la SNPS, élaborée depuis 2005, en vue de la rendre conforme au Plan Sénégal émergent (PSE), nouveau cadre de référence en matière de politique économique et sociale, qui érige la protection sociale au rang de priorité.

Il s’agit de prendre en compte “les nouveaux paradigmes dans les différents domaines socio-économiques, notamment en ce qui concerne la pauvreté et la vulnérabilité, le genre, les changements climatiques, les investissements innovants et la territorialisation des politiques publiques avec l’acte 3 de la décentralisation, pour un développement inclusif et durable”, relèvent les organisateurs.

A cette réunion interrégionale qui s’est tenue au siège de l’ONG Groupe d’action pour le développement communautaire (GADEC) sis au quartier Liberté, étaient représentées les organisations de la société civile, les organisations syndicales, les collectivités locales, les associations de personnes handicapées, etc.

Cette rencontre interrégionale fait suite à  des concertations régionales organisées par chacune des 14 régions du pays.

“Cet atelier de Tambacounda est pratiquement la dernière étape, après Kaolack, pour les régions centre, Louga pour les régions nord et Kolda pour les régions sud”, a relevé Amadou Cissé, membre du comité de suivi technique qui coordonne la contribution des ANE au processus.

Il est prévu, a annoncé M. Cissé, un atelier de synthèse, avant l’atelier national de validation du document, certainement avant la fin de l’année.

Pour Ousmane Basse, représentant de la Délégation générale de la protection sociale, la Stratégie nationale de protection sociale est un “moyen de rompre avec la pauvreté intergénérationnelle et de cohésion sociale”.

Le consultant Ibrahima Dia, facilitateur du processus, est allé plus loin, pour dire que “la protection sociale n’est plus considérée comme de la charité, mais comme un investissement pour contribuer au développement”.

Pour y arriver l’Etat a opté pour une démarche participative. “Nous voulons un document consensuel dans l’élaboration et intégré dans la mise en œuvre”, a dit, à  ce propos M. Basse.

En marge de la rencontre, le secrétaire exécutif de l’ONG Gadec Alassane Guissé a souligné la nécessité dans la région sud-est de valoriser les ressources naturelles à  travers l’information, la formation et la protection sociale du capital humain.

Il faut aussi, a-t-il préconisé, veiller à  ce que dans l’exercice des compétences qui leur sont transférées, les collectivités locales prennent en compte la protection sociale, qui doit aller au-delà  d’une ligne du budget allouée aux indigents, et qui souvent, n’est même pas exécutée.

L'”Etat, a dit Malick Ndom, coordonnateur d’Oxfam America, a la responsabilité de protéger socialement toutes les couches de la population. Ce n’est pas seulement les pauvres, les personnes vulnérables qui sont à  protéger”. Il s’agit de “sortir ceux qui sont dans le trou et éviter aux autres qui ne le sont pas encore d’y tomber”.

Après les présentations des contributions des régions du sud-est, les discussions ont porté, entre autres, sur la nécessité de mettre en place des mécanismes pour parer certaines dérives liées à  l’utilisation politicienne des bourses de sécurité familiale, garantir une effectivité de la prise en charge gratuite des enfants de moins de cinq ans dans toutes les structures de santé, par un contrôle externe.

L’organisation du secteur informel, ventre mou de la protection sociale a été aussi évoquée, parmi tant d’autres recommandations.

 

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APS /