Kolda, Ziguinchor, Tambacounda, Kédougou et Sédhiou : Une enquête révèle que 19,8% des personnes interviewées n’ont jamais entendu parler d’Ebola

Dans les régions de Kolda, de Ziguinchor, de Tambacounda, de Kédougou et de Sédhiou, une enquête réalisée auprès de 662 personnes montre que près de 20% des interviewés ne connaissent pas la maladie à virus Ebola. Cette étude a été exécutée par Save the Children entre octobre et décembre 2015.

Le consortium, constitué des Organisations non gouvernementales Save the Children, Catholic relief services (Crs) et du Radi (Réseau africain de développement intégré), se mobilise pour lutter contre les maladies infectieuses et promouvoir les mesures d’hygiène à travers le programme « Start ». Pour tester la connaissance des populations sur la maladie à virus Ebola, une enquête intitulée Cap (Connaissance, attitude et pratique) a été menée dans les régions de Kédougou, de Kolda, de Ziguinchor, de Tambacounda et de Sédhiou. Elle révèle qu’une personne sur cinq interrogées, soit 19,8%, disent n’avoir jamais entendu parler de la maladie à virus Ebola (Mve) pendant l’année 2015.

Manipulation de la viande de brousse
La région de Tambacounda a le plus faible taux de connaissance de la maladie à virus Ebola (29%). A Ziguinchor, par contre, 89% des personnes interrogées connaissent Ebola. A Kolda, seuls 13% n’ont pas entendu parler de cette maladie. Alors que 28% des interviewés dans la région de Kédougou ignorent l’existence de cette pathologie.
La coordonnatrice du Programme « Start » de Save the Children, Dr Ndèye Aïssatou Badiane, a informé que sur 662 personnes interrogées, 44,7% ont une connaissance limitée des sources de contamination de la maladie à virus Ebola. Cependant, 38,7% connaissent très bien les causes et 16,5% en ont une connaissance acceptable.  Parmi les sources citées, figurent les contacts avec une personne malade de la Mve (54%), mais aussi avec tout liquide provenant d’un individu atteint de la maladie (53,2%), la manipulation de la viande de brousse (46,9%), le contact avec les animaux de brousse morts (35,7%). Les rapports sexuels (14,5%) sont aussi cités parmi les causes de contamination. Près de 12,1% des personnes interviewées affirment ne pas connaître ces causes. C’est qui fait que 55,8% de ces personnes estiment que toucher une personne qui a approché un malade peut transmettre la maladie à virus Ebola, 45,9% pensent que les billets de banque sont un mode de transmission, 45,1% croient que discuter avec un malade sans le toucher peut aussi être source de transmission. A côté de ces personnes, 43,1% estiment que les piqures de moustiques peuvent donner la maladie à virus Ebola. Plus de la moitié (53,2%) croit qu’on ne peut pas guérir de la maladie, tandis que 29,1% pensent qu’il est possible de s’en sortir, alors que 17,7% ne savent pas si on peut en guérir ou non.
L’enquête révèle aussi que 66% des personnes des cinq régions interrogées estiment qu’une personne guérie de la Mve n’est pas contagieuse, 16,4% croient que cette dernière reste tout de même contagieuse, alors que 17,7% ne se sont pas prononcés sur la question.

Seuls 9% maîtrisent la technique de lavage des mains
Dr Ndèye Aïssatou Badiane, coordonnatrice du Programme « Start » de Save the Children, a indiqué que presque la totalité des personnes interrogées (soit 98%) déclarent maîtriser les techniques de lavage des mains. Mais, « nous avons constaté que seuls 9% savent le faire », a-t-elle expliqué. Les enquêteurs ont soutenu que 81,1% des personnes rencontrées se lavent les mains, juste après avoir utilisé les latrines, 68,8% de retour à la maison. Près de 46,3% se lavent les mains avant de préparer la nourriture et 27,1% le font avant de toucher leurs enfants pour leur donner à manger. La bouilloire (« Satalla ») est le récipient le plus utilisé pour le lavage des mains (86,4%). Elle est suivie du sceau (36,2%), de la bassine (22%), du bidon (5,9%). L’enquête a été financée par un fonds britannique (Ukaid ou Afid).

Eugène KALY / lesoleil.sn /