Tambacounda: L’APDA veut mettre 135 valises de diagnostic à la disposition des mécaniciens

Les responsables de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA) en tournée dans la région de Tambacounda ont émis, jeudi, la possibilité de mettre à la disposition des organisations de mécaniciens qui le désirent 135 valises de diagnostic, a constaté l’APS.
Cela entre dans le cadre d’un programme exécuté en collaboration avec le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et visant notamment à aider les acteurs de la mécanique auto, à réactualiser leurs connaissances pour être en phase avec les technologies utilisées dans les nouvelles générations d’automobiles.
Des responsables de l’APDA et du FONGIP qui ont bouclé, mercredi à Tambacounda, une tournée d’information et de sensibilisation de 10 jours dans les 14 régions du pays, ont fait le bilan d’étape de cette mission devant la presse et des artisans réunis jeudi au village artisanal de Tambacounda.
La première étape ainsi franchie a consisté à informer les intéressés de l’existence du programme et de recueillir leurs observations sur l’initiative. La prochaine phase sera celle de la formation des mécaniciens qui auront manifesté leur intérêt pour le projet, ont indiqué des responsables.
C’est au terme de toutes ces étapes que les valises seront données à crédit et à des taux très bas, de préférence à des organisations, a expliqué le directeur général de l’APDA, Ibra Ndiaye.
Le bénéficiaire d’une valise de diagnostic – GIE ou organisation professionnelle d’artisans – devra fournir un apport de 10% et ouvrir un compte au crédit mutuel du Sénégal (CMS).
Le fournisseur du matériel – une entreprise espagnole- déjà identifié propose une valise de diagnostic multi-fonction pouvant coûter 2,6 millions de francs CFA, payables sur “trois à quatre ans”, a relevé Ibra Ndiaye qui a relevé que le nombre de 135 valises actuellement disponibles peut être augmenté en fonction des besoins.
Vu les avancées technologiques, “si rien n’est fait, (les mécaniciens) iront tous au chômage”, a averti Souleymane Bachir Diallo, secrétaire général du département développement commercial, suivi des OTR et chef de Cellule optimisation des partenariats techniques à l’APDA.
L’APDA ambitionne également de mettre en place dans chaque région un “garage moderne” qui regroupera toutes les spécialités : mécaniciens, électriciens, tôliers, etc., a dit Souleymane Diallo.
Des centres pilotes sont prévus dans les régions comme Tambacounda, Ziguinchor et Saint-Louis, a précisé M. Ndiaye.
De ce fait, “des véhicules en partance pour le Mali qui tombent en panne en cours de route n’auront plus besoin de retourner jusqu’à Dakar pour être dépannés. D’où un gain de temps et de carburant”, a-t-il fait valoir.
Parmi les autres projets de l’APDA, figure la réalisation, en collaboration avec la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), de logements pour les artisans qui n’en ont pas. Ce projet inscrit dans le budget 2016, commence avec 230 logements à Dakar, avant d’atteindre les autres régions du pays, a annoncé Ibra Ndiaye.
“Les mutations que nous voulons au Sénégal se feront par les métiers’’, a estimé M. Ndiaye qui ajoute qu’”une croissance à deux chiffres passe par un appui aux métiers”.
Cela est d’autant plus important “qu’à l’opposé des services comme les banques qui sont tenus essentiellement par des étrangers, le secteur de l’artisanat est investi par des Sénégalais”, a souligné le directeur général de l’APDA.
Pour sa part, Abdou Ndiaye, du FONGIP a relevé l’adhésion au projet des mécaniciens des six régions visitées par son équipe, un des trois groupes conjoints APDA-FONGIP qui ont sillonné le pays.
Les mécaniciens exerçant à Tambacounda et Kédougou ont appelé à une discrimination positive en leur faveur, vu que la demande y est moins forte, et qu’ils auront plus de difficultés à amortir leurs équipements.
Ferdinand Diop, directeur des opérations de l’APDA qui a qaulifié la tournée de “succès total” a souligné, en outre “qu’après la décision du Chef de l’Etat d’accorder 15% de la commande publique aux artisans locaux, il appartient maintenant aux acteurs de ce secteur de faire le reste pour y accéder”.
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