
La commune de Tambacounda va bénéficier d’un réseau d’assainissement d’un coût de 3,6 milliards de francs CFA, dans le cadre du Projet de modernisation des villes (Promoville), qui concerne dix villes du pays, a indiqué, mardi, Famara Diédhiou, chef du pôle est de ce projet regroupant les cités de Matam et Tambacounda.
Le projet a été présenté à des représentants des services techniques et des populations, en l’occurrence des délégués de quartier, lors d’une réunion d’information présidée par le préfet du département, Mor Talla Tine.
Il devrait permettre la réalisation d’un réseau d’évacuation des eaux usées sur un linéaire de 52 kilomètres, de 1.5000 branchements domiciliaires, ainsi que d’une station d’épuration, d’une station de traitement des boues de vidange, d’une capacité de 60m3 par jour.
Il comportera aussi une station de pompage d’une superficie de 500 m2 au quartier Gouye. Les délais d’exécution sont de 18 mois.
Six quartiers sont ciblés par la première phase du projet, à savoir Dépôt, Liberté, Camp Navétane, Gouye, Médina Coura et de Kothiarinding qui abritera la station d’épuration d’une superficie de 18 hectares, dimensionnée pour accueillir les eaux de toute la ville.
Il est prévu également de réaliser 50 édicules scolaires dans des écoles publiques de la commune, qui seront identifiées en relation avec la mairie.
Le projet se fera en trois phases, dont la première sera axée sur les eaux usées, la deuxième probablement sur les eaux pluviales, a expliqué Famara Diédhiou.
Ce projet fait partie du projet Promoville, financé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour un montant de 70 milliards de francs CFA.
Il concerne dix villes du pays répartis en quatre pôles, le pôle de Dakar regroupant Rufisque et Pikine, le pôle nord, avec Saint-Louis, Louga et Tivaouane, celui du centre (Kaolack et Touba) et le pôle est (Tambacounda et Matam).
A Tambacounda où il n’y a aucun réseau d’assainissement, hormis des assainissements individuels, le projet prévoit d’aider la municipalité à se doter d’une décharge finale pour les ordures ménagères, si un site est trouvé.
Interpellé sur les conditions d’accès aux ouvrages d’assainissement, le chef du projet a expliqué que dans le cas où les bénéficiaires seraient amenés à s’acquitter d’une participation, celle-ci serait “symbolique”.
Un service régional de l’Office national de l’assainissement (ONAS) s’implantera à Tambacounda pour exploiter les ouvrages d’assainissement une fois réalisés, a annoncé M. Diédhiou.
Les études du projet ont démarré depuis plus d’un an et les dossiers d’appel d’offres ont été lancés le 18 mai dernier, a-t-il indiqué. Selon lui, les travaux proprement dits devraient démarrer au mois d’octobre.
Dans cette perspective, a-t-il renseigné, un cabinet d’information éducation et communication (IEC) sera à Tambacounda pour s’occuper de la sensibilisation, en relation avec la commune et les comités de développement de quartier (CDQ).
Les délégués de quartier et responsables de CDQ présents ont été invités à jouer leur partition en faisant comprendre aux populations que les personnes situées sur le tracé, devront être déplacées et indemnisées. Une commission de recensement et d’évaluation des impenses, déjà mise en place, est à pied d’œuvre.
“C’est un important projet’’, a dit le maire de la commune de Tambacounda Mame Balla Lô, affirmant avoir “tapé à toutes les portes” et s‘être rendu jusqu’au Rwanda, par exemple, pour se procurer un tel projet pour sa commune.
“Dieu merci, voilà que ce projet arrive”, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de respecter les délais d’exécution de 18 mois annoncés, et de faire en sorte que les populations se l’approprient.
Outre l’assainissement, le projet offre des opportunités à travers la valorisation des boues de vidange qui pourraient être utilisées dans le maraîchage.
Avec plus de 115.000 habitants, la ville de Tambacounda qui compte un peu moins de la moitié de la population du département du même nom, est devenue une grande ville, même si elle “étouffe”, limitée dans son expansion par d’autres collectivités dont elle est frontalière, a relevé le préfet.
Le Promoville a un volet infrastructures routières, dont 10 kilomètres de route sont en cours de réalisation dans la commune de Tambacounda, ainsi qu’un volet aménagement paysager.
“A terme, nous aurons une ville avec des infrastructures à niveau qui n’auront rien à envier aux autres villes du pays”, a dit le préfet, assurant que Tambacounda “aura un visage beaucoup plus reluisant que celui qu’il avait auparavant”.
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