
Un imam, un médecin et une diététicienne ont abordé, dimanche, le thème ‘’Ramadan et pathologies chroniques’’, lors d’une conférence religieuse à l’initiative de l’antenne régionale de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (ASSAD). La rencontre sous forme de panel a enregistré l’intervention du docteur Amadou Makhtar Diouf de l’hôpital régional de Tambacounda, Fatou Seck Touré, diététicienne et l’imam de la mosquée de Saré Guiléle Malick Wilane qui ont abordé diverses facettes de la question.
Le docteur Diouf a insisté sur les bénéfices du jeûne, aux plans spirituel et sanitaire, tout en recommandant la tenue d’émissions pour amener les diabétiques à faire l’état de leur maladie trois mois avant le Ramadan pour savoir s’ils pourront ou non jeûner.
Il a relevé différents types de diabète ou d’hypertension dont les porteurs peuvent jeûner à certaines conditions, d’autres maladies chroniques pour lesquelles le jeûne peut être un facteur de complication.
‘’Les vaisseaux sanguins de l’œil, du rein, du cœur, du cerveau sont très fragiles (face) aux variations très rapides du sucre dans le sang’’, a-t-il relevé.
C’est ainsi qu’il y a des problèmes de reins, dont les calculs rénaux qui peuvent aggraver la maladie et rendre obligatoire la dialyse. Ni les personnes dialysées, ni celles qui vivent avec un seul rein fonctionnel ne peuvent jeûner, a-t-il dit.
Il a également invité à une poursuite du plaidoyer pour un centre de prise en charge des maladies chroniques à une période de transition épidémiologique où ces maladies prennent le pas sur d’autres infections comme le paludisme.
Enfin, il a souhaité que soit développée la recherche opérationnelle, pour faire ressortir les particularités de la région, sur des questions comme le comportement des diabétiques pendant le Ramadan à Tambacounda.
La diététicienne Mme Touré a, quant à elle, prodigué des conseils liés au choix des aliments et à certaines habitudes de cuisson. Elle a relevé que le repas de ‘’Xëdd’’ pris juste avant de démarrer le jeûne, est obligatoire pour le jeûneur diabétique.
Certains aliments comme les légumes secs (haricots, lentilles, petits pois), ou les céréales et pâtes pas trop bien cuites sont aussi recommandés pour le diabétique, parce que digérés plus lentement. La ‘’surcharge’’ alimentaire après la rupture du jeûne et les activités physiques intenses sont aussi déconseillées.
A l’intention des hypertendus, elle a recommandé d’éviter les parties grasses des produits d’origine animale, tout comme l’excès de sel.
L’imam Wilane de la mosquée de Saré Guilél a, quant à lui, relevé que ceux qui souffrent de certaines maladies sont exemptés de jeûne, s’il est avéré de l’avis d’un médecin que cela pourrait aggraver leur maladie et porter atteinte à leur vie. ‘’Jeûnez et acquerrez la santé’’ avait dit le Prophète (PSL), a-t-il rapporté.
Il a également insisté sur la patience face à la maladie ou à toute autre épreuve, qui est une vertu à laquelle le jeûne du mois de Ramadan exerce le croyant.
L’imam n‘a pas manqué de mentionner l’obligation de se soigner en cas de maladie, et de s’éloigner de toute tentative de mettre fin à sa vie pour abréger sa souffrance, car le suicide annule tous les bons actes accomplis par le croyant, étant donné la sacralité de la vie.
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