
Le Projet d’appui à la cohésion sociale et à la création d’opportunités d’emplois au Nord et à l’Est du Sénégal, devant intervenir dans les régions de Tambacounda et Matam, a été lancé jeudi à Tambacounda lors d’un comité régional de développement, a constaté l’APS.
Financé par le gouvernement du Japon, en partenariat avec l’Etat du Sénégal, le projet d’un montant de 1,100 million de dollars (plus de 600 millions de francs CFA), a été confectionné par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) avec l’appui des autorités nationales et locales. Il sera exécuté directement par le PNUD sur une durée d’un an.
Le projet dont les procédures ont démarré effectivement depuis mars, pourrait bénéficier d’une prolongation, même si le ‘’retard’’ accusé n’aura pas d’incidence sur les actions à exécuter, a dit Mody Atoumane Diop, expert du PNUD, lors d’un CRD présidé par l’adjoint au gouverneur Abdou Khadre Diop.
Le Projet vise à créer 200 emplois dans les deux régions bénéficiaires, à raison de 100 pour chacune, notamment dans le domaine des emplois verts, l’installation d’équipements solaires. Il s’agit de promouvoir l’entreprenariat dans les systèmes de production et de transformation, comme option alternative aux alliances économiques créées par la violence, a expliqué Mody Atoumane Diop, expert du PNUD.
Le projet envisage la mise en place d’une chaine de kiosques mobiles équipés de panneaux solaires (100 emplois) et d’une chaine locale pour l’installation et la vente d’équipements solaires par les jeunes (100 emplois). Les jeunes ciblés seront aussi formés dans les techniques d’installation et de maintenance d’équipements solaires.
En sus de ces emplois, des formations seront dispensées aux jeunes dans le secteur primaire, notamment aux métiers de l’agriculture, de la pêche, de la transformation de produits locaux, de l’aquaculture, de l’élevage, de l’exploitation forestière, du conditionnement et de commercialisation des produits.
L’idée consiste à ‘’réduire le risque de propagation de la violence, amplifié par la pauvreté et le chômage endémique’’ dans ces zones, par le renforcement des dynamiques de cohésion sociale et la mobilisation des jeunes et des femmes autour de projets viables, a expliqué Mody Atoumane Diop, expert du PNUD.
‘’Il y a une nouvelle forme d’expression des jeunes qui ne colle plus avec ce qui était traditionnellement connu’’, d’où la nécessité de créer des emplois pour les jeunes hommes et femmes et éviter qu’ils ne tombent dans d’autres alternatives comme l’émigration clandestine ou certaines formes de violence, a-t-il expliqué.
C’est ainsi qu’il est prévu de créer des réseaux sociaux et d’alliances au niveau local, et de renforcer ceux existants, mais aussi de mettre en place une alliance entre les deux régions ciblées. Les dynamiques socioculturelles qui permettaient de réguler la paix sociale seront tout aussi renforcées.
Le projet lancé mercredi à Matam, compte deux composantes, à savoir la promotion de la paix social au Nord et à l’Est du pays, qui cible les jeunes de 15 à 35 ans, et l’appui à la création d’emplois, destiné à la tranche 18-35 ans.
Pour Alassane Guissé, secrétaire exécutif de l’ONG GADEC, ce projet vise, à ses yeux, à créer un ‘’bouclier’’ dans les deux régions de Tambacounda et Matam, zones frontalières avec la sous-région sahélienne, en proie à des conflits.
Un comité régional regroupant des services déconcentrés, les collectivités locales et la société civile et présidé par le gouverneur, sera chargé de la mise en œuvre du projet, avec la facilitation d’un coordonnateur qui sera recruté par le PNUD et qui sera basé à Tambacounda.
Les instruments qui seront créés dans le cadre de ce projet, peuvent être capitalisés et ensuite portés par les acteurs locaux indépendamment de toute assistance, a relevé Mody Atoumane Diop.
Plusieurs intervenants ont surtout souhaité que le projet, n’étant pas venu sur un terrain nu, s’inscrive harmonieusement dans le dispositif déjà en place, aux côtés des multiples initiatives en cours d’exécution.
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