
Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, et l’ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot, ont signé, hier, une convention de financement de 26 milliards de FCfa destinée au projet de ligne d’interconnexion électrique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg).
Le projet d’interconnexion électrique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), regroupant la Gambie, la Guinée-Bissau, la République de Guinée et le Sénégal et d’un coût global de 426 milliards de FCfa, vient de bénéficier d’un appui financier de l’Agence française de développement (Afd) de l’ordre de 26,2 milliards de FCfa. Ce projet qui consiste en la réalisation d’une ligne d’interconnexion électrique haute tension de 1.677 km et d’une capacité de transit de 800 MW permettra à ces quatre pays de s’approvisionner en énergie propre et compétitive grâce à la production hydroélectrique des barrages de Kaléta (240 MW) en République de Guinée et de Sambagalou (128 MW) sur le fleuve Gambie, au Sénégal.
Ce prêt accordé par l’Afd est destiné à financer le tronçon de ligne d’interconnexion au Sénégal située entre Kaolack et Tambacounda et d’un projet de transformation électrique à Tambacounda. La convention de financement a été signée, hier, entre le ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, et l’ambassadeur de la France au Sénégal, Christophe Bigot, en présence d’Adrien Haye, directeur par intérim de l’Agence française de développement au Sénégal, et de El Hadj Lansana Fofana, haut-commissaire de l’Omvg.
Cette ligne d’interconnexion est d’une double importance pour le Sénégal, car devant permettre la fiabilisation et la sécurisation de son approvisionnement en électricité, mais aussi la diversification de son mix-énergétique. « Ce projet permettra d’importer de l’énergie hydroélectrique à hauteur d’environ 15 % de la demande électrique projetée en 2020 avec un coût deux fois moindre que celui de production actuelle. C’est à la fois écologique et beaucoup moins cher », a déclaré M. Bigot. Ce projet que le diplomate a qualifié de « modèle de coopération régionale », permettra de désenclaver le sud du Sénégal où le taux d’électrification rurale est faible. Avec ce financement, l’Afd poursuit son accompagnement au secteur de l’énergie au Sénégal, qui s’est traduit, selon l’ambassadeur de France, par des engagements de près de 130 milliards de FCfa sur ces dix dernières années, notamment en appui au redressement opérationnel et financier du secteur et en soutien à l’électrification rurale. Amadou Bâ a rappelé que ce projet bénéficie du cofinancement de six autres partenaires techniques et financiers que sont la Banque islamique de développement, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement, la Coopération allemande et le Fonds koweïtien de développement. « L’utilisation des ressources hydrauliques dans ce projet favorisera la réduction considérable de la consommation d’énergies fossiles et par conséquent les émissions de gaz à effet de serre », a-t-il noté. Poursuivant, M. Bâ a indiqué qu’ « il contribuera au développement socioéconomique des pays membres de l’Omvg par un accès accru des populations à l’électricité dont le coût, qui sera compris entre 60 et 80 FCfa le kWh, sera l’un des plus bas de la sous-région ».
Pour le haut-commissaire de l’Omvg, cette organisation sous-régionale vient de loin. Selon M. Fofana, elle doit sa restructuration aux efforts et aux actions des chefs d’Etat des pays membres qui ont permis de mobiliser davantage les partenaires techniques et financiers. Il a assuré que toutes les mesures ont été déjà prises par l’Omvg pour le lancement des appels d’offres et le démarrage des travaux du projet avant la fin de cette année.
24 conventions de financement signées entre le Sénégal et l’Afd en quatre ans
En quatre ans, les interventions de l’Afd se sont matérialisées par 24 conventions de financement d’un montant de 395,594 milliards de FCfa, a relevé, hier, Amadou Bâ lors de la signature de la convention de financement du projet d’interconnexion électrique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie. Ce qui fait de la France l’un des premiers partenaires de l’Etat du Sénégal en matière de coopération au développement.
Elhadji Ibrahima THIAM/ lesoleil.sn /