La Bakéloise Fatoumata Diarra, une étoile montante de l’Ensemble lyrique de Sorano

Fatoumata Diarra, artiste musicienne, a intégré la troupe de L’ensemble lyrique de Sorano il y a cinq ans. Originaire de Bakel, elle a participé à côté de grands noms à la soirée organisée le jour de la Korité. Sa vie est traversée de souvenirs marquants.

Un après-midi à la cité Comico sise dans le quartier Ouakam à Dakar. Après plusieurs minutes de marche dans les rues sablonneuses, on arrive à la demeure de Fatoumata Diarra. Le nom ne dit certainement pas grand-chose. Elle est la benjamine de l’Ensemble lyrique du théâtre national Daniel Sorano. L’odeur âcre de l’encens embaume les quatre coins de la chambre. Le téléviseur calé sur la chaîne Syfy diffuse un documentaire sur la Nasa (National aeronautics and space administration). Le ventilateur tournant en plein régime, les photos collées au mur, le matelas et les effets personnels de l’artiste enrichissent le décor.

Benjamine de  la troupe
Native de Bakel, ville située à l’Est du Sénégal, Fatoumata Diarra a vu le jour en 1984 dans le quartier Yaguiné. En classe de Ce2, elle quitta les bancs de l’école. Piquée par le virus de l’art et de la chanson dès le bas âge, l’actuelle pensionnaire de Sorano arpentait les rues de sa ville natale au 1er battement des tam-tams. Divorcée et mère de deux enfants, elle a fait ses premiers pas de danse à la troupe Xery de Moulaye Konaté. Son parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Des moments de galère, elle en a connu. Après son divorce, elle prit la route de la capitale pour «venir travailler afin d’aider sa grand-mère et subvenir aux besoins de ses deux gosses». A Dakar, renvoyée de la maison d’accueil, elle va rejoindre la rue avec ses bagages avant de bénéficier des largesses d’une bonne volonté.

Un talent sur scène
Son intégration au sein de la troupe de l’Ensemble lyrique, elle la doit à un certain Guimba Sissoko. Ce dernier, séduit par le talent de la chanteuse lors d’une séance de tam-tams, lui a demandé de rejoindre le temple mythique. Fatoumata Diarra n’a pas tout de suite craché sur l’occasion. Durant «une semaine, je me mettais sur les escaliers pour suivre le spectacle». Les souvenirs sur ses débuts sont toujours frais dans sa mémoire. Elle se rappelle : «Un jour, Soda Mama Fall a demandé à Guimba les raisons de ma présence au moment des répétitions. Alors, il lui signifiera que j’étais chanteuse. Et elle n’a pas tardé à me demander de monter sur scène.» Devant les grands noms comme Soda Mama Fall, Ndèye Fatou Ndiaye, Fatou Talla Ndiaye, Marie Ngoné Ndione, Atia Wélé, la petite Fatoumata, malgré la peur, a su montrer ce qu’elle est capable de faire ce jour-là. Les clés de son talent lui ouvrent ainsi les portes du temple. C’est le début d’une belle aventure qui en est déjà à sa 5ème année.
Pour le moment, Fatoumata Diarra n’a enregistré qu’un seul tube, le deuxième est en studio. Mais elle est pleine d’espoir pour le futur, en espérant le soutien sans faille de toute la communauté soninké.
msakine@lequotidien.sn