
Pour permettre aux producteurs agricoles de la région de Kédougou d’intégrer les informations météorologiques et climatiques dans leur système de production, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), en collaboration avec les projets Usaid Naatal Mbay Et Usaid YaaJeende, a tenu un atelier de formation la semaine dernière au profit de ces derniers.
La salle du Centre départemental d’éducation populaire et sportive (Cdeps) de Kédougou a servi de cadre pour abriter la semaine dernière l’atelier de diffusion et d’utilisation de l’information climatique au bénéfice du réseau des producteurs de la région. L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), à travers ses projets YaaJeende et Naatal Mbay, veut promouvoir l’agriculture durable et le contrôle des ressources naturelles par les populations vulnérables. Elle a ainsi décidé en collaboration avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) de mettre en place un projet dénommé «Cinsere». son objectif est de former les réseaux des producteurs partenaires des ces deux projets dans l’utilisation de l’information climatique pour leur permettre de mieux faire face au défi climatique qui menace la productivité agricole des petites exploitations agricoles.
Ingénieur agro-météorologue à l’Anacim, Diabel Ndiaye explique que le but de l’atelier de formation «est de familiariser les producteurs avec l’information climatique. Puisqu’ils captaient l’information météorologique de la télé ou de la radiodiffusion, il était important que les agents de la météo descendent sur le terrain pour les rencontrer et leur dire que l’utilisation de l’information climatique est une plus-value dans le cadre de l’exploitation agricole». Et, souligne M. Ndiaye, d’autant que «l’agriculture sénégalaise est essentiellement pluviale, il est bon de renforcer la capacité des producteurs sur le démarrage de saisons des pluies, les risques des pauses pluviométriques, la fin de l’hivernage, entre autres questions, pour mieux les préparer à optimiser leurs productions et à parer éventuellement aux risques».
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Cinsere», l’Anacim ambitionne de suivre les producteurs durant plus de deux ans, afin de leur permettre de se familiariser avec l’utilisation de l’information climatique. Dans cette même lancée, l’Anacim veut établir une relation de confiance et un partenariat fécond entre elle et les réseaux des producteurs. Ce, pour mieux faire face et prévenir les impacts du changement climatique sur les activités agricoles et pastorales.
L’occasion a été saisie par Diabel Ndiaye pour édifier l’assistance sur la notion de «pluie utile». Il s’agit, selon le météorologue, d’une quantité de pluie à partir de laquelle le producteur peut faire des semis en humide pour espérer une levée correcte.
Dans la zone de Kédougou, la notion de pluie utile est de 20 mm. Ce qui peut permettre au producteur d’avoir un bon taux d’humidification pouvant permettre aux semis d’avoir un bon début dans une période de 15 à 20 jours. Cependant, il ne faudrait pas faire de confusion quant à l’utilisation de cette notion car, prévient-il, «on considère le début de la saison des pluies le 1er mai. A partir de cette date, lorsque le producteur enregistre une précipitation de 20 mm, il peut la considérer comme une pluie utile pouvant lui permettre de procéder aux premiers semis. Par contre, dans des régions comme Kédougou, il arrive que les pluies démarrent en avril comme cette année où la région a enregistré 79 mm de pluie en avril».
msdiallo@lequotidien.sn