
Le ministre américain de la Justice Eric Holder a fustigé «certaines institutions financières engagées dans des malversations», alors que des poursuites pénales contre BNP Paribas et Credit Suisse seraient imminentes.
es enquêtes contre BNP Paribas et Credit Suisse, respectivement en matière de blanchiment et d’évasion fiscale, sont sur le point d’aboutir, a en effet indiqué un responsable gouvernemental, sous couvert d’anonymat. Les autorités américaines veulent les poursuivre au pénal.
«Je ne mentionnerai aucune cible particulière, mais je vous dirai ceci: je surveille personnellement l’évolution des enquêtes en cours, je suis déterminé à les voir aboutir», a déclaré M. Holder dans sa déclaration hebdomadaire.
«Je veux réaffirmer le principe qu’aucun individu ni entité qui porte préjudice à notre économie n’est jamais au-dessus des lois», a-t-il ajouté.
Manipulation du marché des changes
BNP fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent et violations de sanctions américaines contre certains pays, selon une source proche du dossier. Credit Suisse est pour sa part visée par une enquête pour évasion fiscale. Elle est accusée d’avoir abrité les fonds de riches clients américains, en grande partie non déclarés au fisc américain.
Les deux établissements financiers, ainsi que dix autres banques, sont en outre visés par une plainte pour manipulation du marché des changes, déposée par un groupe d’investisseurs et de fonds de pension.
«Aucune entité n’est trop grande pour faire l’objet de poursuites», a martelé M. Holder. Il faisait référence à l’expression («Too big to fail», ndlr.) invoquée pour épargner des poursuites à certaines institutions financières, car elles pourraient engendrer une catastrophe économique.
Accord à l’amiable
Un responsable gouvernemental a précisé à l’AFP qu’une annonce des autorités judiciaires américaines concernant BNP et Credit Suisse pourrait intervenir «dans un avenir proche», probablement avant «quelques semaines». Il pourrait s’agir d’inculpations contre les établissements ou leurs responsables et/ou d’une peine d’amende.
Dans le cas de Credit Suisse, l’amende pourrait dépasser, selon la presse, le montant de 780 millions de dollars (685 millions de francs) qu’avait accepté de payer sa rivale UBS en 2009. D’après le «Wall Street Journal», BNP Paribas serait en négociation avec les autorités américaines pour trouver un accord à l’amiable contre le paiement d’une amende.
Vendredi, Eveline Widmer-Schlumpf s’est rendue à Washington pour s’entretenir avec Eric Holder sur le thème du conflit fiscal. La ministre des finances a défendu une action mesurée et proportionnelle des Etats-Unis contre les banques helvétiques.
(ats)