
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a présidé, samedi, la rentrée littéraire du Club des écrivains de Tambacounda (CET), avec la participation de diverses couches de la population, a constaté l’APS. La rencontre a été aussi l’occasion de dédicacer trois livres d’auteurs de la région, en présence d’élèves du collège Thierno Souleymane Agne, d’enseignants, de leaders religieux, entre autres. Dans un discours parsemé de citations d’auteurs africains et français, de Cheikh Hamidou Kane à Léopold Sédar Senghor, en passant par Mongo Béti, Wolé Soyinka, Amadou Hampathé Bâ, Voltaire, Jean-Paul Sartre, Sidiki Kaba a salué la mission pacificatrice de l’écrivain.
‘’Vous voulez civiliser nos comportements politiciens, par la vertu’’, et ce, en luttant contre l’ignorance, leur a-t-il lancé. En inculquant la culture à la société, l’écrivain lui forge un esprit ouvert l’amenant à aplanir ses divergences par le dialogue et non par le recours aux armes, a-t-il indiqué, avant d’ajouter : ‘’Je préfère un débat fracassant au fracas des armes’’.
M. Kaba a invoqué cette phrase de Voltaire pour illustrer la tolérance dans la divergence : “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire”.
Il a fait remarquer l’actualité des questions traitées par les premières générations d’écrivains, évoquant le dilemme de la double-identité décrit par Cheikh Hamidou Kane, dans ‘’L’aventure ambiguë’’, et face auquel Léopold Sédar Senghor avait préconisé l’enracinement et l’ouverture.
A l’heure de l’Internet, qui interconnecte dans l’instantanéité des populations de toutes les parties du globe, cette vision est plus que jamais actuelle, a-t-il laissé entendre. Conscient du rôle de l’écriture dans le développement, ‘’le président de la République Macky Sall soutiendra l’édition dans les régions’’ au nom de l’équité territoriale, a-t-il assuré.
Pour Moussa Diallo, représentant du conseil départemental, la création de cette association devrait permettre aux Tambacoundois d’exprimer leurs talents dans le domaine littéraire et de représenter la région sur l’échiquier national. Il a magnifié le rôle de l’écrivain dont la mission première est d’éduquer la population.
L’écrivain, grâce à son ‘’troisième œil’’, contribue à former un peuple discipliné, qui est un préalable au développement, a-t-il affirmé. Le président du conseil départemental de Goudiry, Djimo Souaré, a dans le même sillage salué cette ‘’nouvelle dynamique’’, avec ‘’des fils de la région (qui) vendent l’image de la région’’, qui a longtemps été ‘’marginalisée’’.
‘’Vous êtes des éducateurs, des éveilleurs de conscience et quelque part, les voix des sans voix’’, a-t-il lancé à l’endroit des hommes de lettres, sans manquer de les inviter à élargir leur activités aux autres départements de la région.
Le président du Club des écrivains, Saloum Diakité a, quant à lui, salué l’engagement du chef de l’Etat à faire en sorte qu’aucun écrivain ne soit inquiété pour ses écrits, tout en assurant que les hommes de plume exerceront leur métier dans la responsabilité, aidés en cela par les éditeurs qui ne laisseront pas passer des livres visant à détruire.
Saluant en Sidiki Kaba un ‘’brillant écrivain’’, dont la présence à cette rentrée littéraire renforce la volonté du club de ‘’bâtir une ville nouvelle’’, M. Diakité a invité le ministre de la Justice à préfacer les ouvrages à venir, qui seront écrits par des membres du Club.
Le CET a mis en place vendredi un nouveau bureau marqué par une ’’entrée massive des jeunes et des femmes’’, afin d’‘’apporter du sang neuf’’, dans une dynamique de valorisation de l’écriture, a dit M. Diakité. Il s’évertuera à être présent dans les autres départements, a-t-il assuré.
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