Tambacounda : suite à la mort de Bengali Kanté par une balle des matons, Les populations ont marché jusqu’au domicile du garde des sceaux pour exiger justice.

 

Dés l’annonce de la nouvelle de la mort du jeune détenu Bangali Kanté, les populations de la partie orientale du pays, très remontées, ont improvisé une marche ce lundi, pour demander à ce que justice soit faite. Ils ont marché de la maison mortuaire du défunt Bangali Kanté, sis au quartier Pont, jusqu’au domicile du garde des sceaux à Tambacounda, au quartier dépôt. Sur place, avant de rencontrer le patron de la justice, beaucoup de brouhaha ont été notés devant la porte, du fait de jeunes manifestants à bout de nerfs. « Nous ne parlerons à personne excepté le ministre lui-même », ont d’emblée servi les manifestants. « Nous voulons lui demander  que justice soit faite », entonnent-ils en chœur. « C’est la deuxième fois en l’espace de quelques jours que notre région naturelle du Sénégal oriental  est secouée par ces histoires de tueries barbares dans les maisons d’arrêt et de correction », regrettent les marcheurs. Malgré le soleil de plomb qu’il a fait, ils ont attendu le temps nécessaire, pour que Me Sidiki descende leur parler.

Réaction de Me Sidiki Kaba.

Très en verve, il leur a répondu du haut du balcon de son étage qui lui servait de prétoire. Emmitouflé dans son joli caftan blanc,  il a tenu à répondre aux manifestants. « Je suis un fils de Tambacounda et un défenseur des droits de l’homme. Donc, je ne peux me permettre de cautionner ce genre de forfait, d’où qu’il puisse venir ». Il poursuit en rassurant, «  j’ai aussitôt ordonné l’arrestation du mis en cause et,  c’est déjà fait.  La justice continuera son travail. Je suis ministre de la justice et je me suis  toujours battu pour la justice de mes concitoyens. Ce qui vient de se passer à la maison d’arrêt et de correction, ni moi, ni le chef de l’état, personne ne l’a cautionné et, s’il plait au bon dieu, la lumière sera faite et justice sera rendue », promet le garde des sceaux. Aux populations de Tambacounda, il lance : « rassurez-vous, je ne peux pas être ministre de la justice et laisser l’impunité gangréner ma région et le pays.  L’agent présumé coupable de l’acte est mis aux arrêts et inchallah, l’enquête déterminera les véritables raisons de cet acte et, la justice sera rendue.  J’ai saisi, dés l’annonce de la situation, le procureur général de Kaolack juridiction à laquelle dépend le procureur de Tambacounda, pour lui demander d’ouvrir une enquête et situer les responsabilités », confie Sidiki Kaba dans sa robe d’avocat des populations orientales. « Tout ce que je puis vous garantir en ce moment, c’est que le mis en cause est déjà arrêté, l’enquête est  ouverte et sous peu, justice sera rendue » a-t-il précisé avant de soutenir résolu, qu’une autopsie du corps sera procédée et la famille en sera informée des résultats,  jusqu’aux détails prêts.

Abdoulaye  Diané, voisin du défunt et un des responsables des manifestants, s’est dit rassuré des propos du ministre. « Cependant, nous voulons que les choses aillent jusqu’à leurs termes. Et pour cela, il va falloir que l’enquête soit menée sans parti pris afin que la lumière puisse jaillir. Ça commence à être de trop ces tueries barbares des agents pénitentiaires. Qu’on les arrête avant que les populations ne le fassent elles-mêmes ». Pour le cas de l’autre détenu admis aux urgences, Diané soutient qu’ils n’ont pas de ses nouvelles car,  l’accès à la salle où il se trouve leur est formellement interdit. « Des agents de la sécurité sont préposés à la porte et, personne ne peut y accéder. Pour le moment, on ne sait pas s’il vit toujours ou s’il a lui aussi succombé » soutiendra Mr Diané. Rendez-vous est pris à la gouvernance, nous informe Diané pour aller rencontrer le gouverneur. Les membres de la famille attendent toujours le corps de leur enfant pour les besoins de l’inhumation.

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Par Abdoulaye Fall