People : Cheikh Abdou Lahat Mbacké Ndiaye, Comédien : «c’est Pacotille Qui M’avait Collé Le Sobriquet De Tane Bombé»

 

Cheikh Abdou Lahat Mbacké Ndiaye de son vrai nom à l’état civil, «Tane Bombé», son nom d’artiste, n’a pas encore trente ans. Il est venu au théâtre très tôt, à l’âge de 12 ans, comme il le raconte dans les colonnes du quotidien national Le Soleil. «C’était quand j’étais en classe de CE2 que le virus du théâtre et de la comédie m’a piqué. J’ai joué mon premier rôle lors d’un mardi gras à l’école».

 

C’est de là qu’est partie sa relation avec la comédie et le théâtre qui l’a amené à se produire sur plusieurs planches à travers le pays. Un jour, il participe à une séance organisée par la télévision « Walf Fadjri » à l’occasion d’un plateau d’une fête d’Achoura (Tamkharit ou Tajabone). Sa Ndiogou, l’humoriste de la télévision de Khar Yalla, se rappelle cet épisode : «Il est venu à ce Tajabone plein de talent et d’humour. Sa prestation a séduit Sidy Lamine Niass qui l’a ensuite coopté pour participer à la série «Ndogou Li».

 

Une expérience qui a été un déclic pour ce garçon de la banlieue. «Je suis dans le théâtre depuis 1997, mais c’est en 2009 que le public m’a découvert. La série «Ndogou Li» a été un vrai déclic pour moi. Depuis que j’y joue ce rôle-là, cela m’a permis d’évoluer professionnellement», confesse-t-il.

Pourtant avant «Ndogou Li», il a eu à faire le tour de plusieurs troupes entre Guédiawaye et Thiaroye pour faire valoir ses talents pas encore reconnus de comédien et d’acteur en son temps. C’est même durant cette période de petits tournages dans les quartiers que lui est collé depuis le sobriquet de  «Tane Bombé» (vautour) qu’il traine depuis dans sa vie artistique.

«C’était lors d’un tournage d’un téléfilm qui s’appelait «La vie d’une star» avec le rappeur Pacotille. J’y tenais le rôle d’un producteur et lui était l’artiste. Dans le téléfilm, je l’ai arnaqué en détournant l’argent de sa cassette. Il est venu me dire en prison que je suis un vrai vautour (“Tane” en wolof). Le lendemain, en répétition, on me collait ce surnom qui a fini par me suivre», raconte-t-il.

Quand il narre ces épisodes de sa vie, il est étreint par l’émotion et la fierté d’avoir pu évoluer et sauter plusieurs obstacles. Parmi ces obstacles, les quolibets qu’il a dû endurer et entendre quand il avait décidé d’abandonner l’école après un échec au Bfem pour se consacrer au théâtre. «Cela a été très dur, mais j’ai résisté», confie-t-il.  Il s’est même lancé dans la vente de condiments au marché de Ndiarème Limamoulaye, mais ne pouvait pas rester insensible à l’appel du théâtre. «Mon commerce a fini par faire faillite parce qu’à chaque fois que notre groupe allait faire des prestations, c’est moi qui assurait le transport. Je le faisais avec plaisir et sans arrière-pensée», raconte-t-il avec le sourire.

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