Tambacounda : Cérémonie d’ouverture de la semaine régionale de la jeunesse, les jeunes, frustrés, boudent la rencontre et créent le fiasco

La semaine de la jeunesse, édition 2014 a connu un retentissant fiasco. Elle s’est faite à Tambacounda, sans les jeunes. Non impliqués dans le processus d’organisation des manifestations, les jeunes ont tout bonnement boycotté la cérémonie d’ouverture qui a été un échec sur toute la ligne.

Jamais une semaine régionale de la jeunesse n’a été aussi mal organisée, déplore Seydou Nourou Cissokho, président sortant du conseil régional de la jeunesse. « La région et sa jeunesse ne méritent pas ça », vocifère celui qui a été à la tête des jeunes pendant prés d’une décennie. « Et tout cela, c’est parce que les vrais acteurs ne sont pas impliqués dans le processus d’organisation de la semaine. Tout est centralisé autour de la personne de l’inspecteur de la jeunesse Bassirou All » a ajouté Mr Cissokho. Aujourd’hui, c’est un stade vide qui a abrité les festivités marquant l’ouverture de la semaine. Et n’eut été la forte mobilisation des parrains de la journée, le pire allait se produire. Des gradins vides, une jeunesse absente parce que frustrée, une organisation qui laissait à désirer, voilà le décor qu’offrait le stade, en cette ouverture de la fête des jeunes. Et l’actuel président des jeunes, le sieur Ibrahima Traoré, dans son allocution, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger cet état de fait. Monsieur le gouverneur, dira-t-il « si le stade est vide aujourd’hui, si les jeunes n’ont répondu présent à la fête, c’est parce qu’ils ne sont pas impliqués par l’inspecteur de la jeunesse » a-t-il dénoncé. Il continue, « aucun jeune n’a été impliqué dans l’organisation, même si dans les papiers, une place de choix nous a été réservée. Cette attitude de l’inspecteur de la jeunesse est aux antipodes de la gouvernance vertueuse et sobre, prônées par le président de la république. Pire, elle est anti démocratique et anticonformiste », regrette le patron des jeunes. Il est seul, au début et à la fin de tout le processus d’organisation (tantôt manutentionnaire entrain de ranger les chaises, tantôt organisateur du dispositif mis en place). Personne n’a été impliqué, et voilà le résultat récolté : la jeunesse boude et boycotte les manifestations. « Cette manifestation n’est pas celle de l’administration encore moins de l’inspecteur de la jeunesse, le sieur Bassirou Fall », dénonce le jeune Traoré. « Elle est pour les jeunes et la jeunesse, dans sa globalité », martelait-t-il, devant le gouverneur qui présidait la cérémonie. Comment comprendre qu’une fête dédiée aux jeunes puisse se tenir en l’absence des principaux acteurs ? Comment qualifier cette démarche de Bassirou Fall qui friserait le je m’en foutisme ? De toutes les façons, la jeunesse lui a infligé une cuisante défaite car, boycottant son organisation. Et les autorités administratives, en l’occurrence le gouverneur de la région, devraient lui adresser une demande d’explication pour qu’il ait à justifier la non implication des jeunes qui a conduit à ce fiasco sans précédent dans l’histoire des semaines de la jeunesse. Le président du conseil régional de la jeunesse, revenant à la charge, a eu à déplorer le fait que même pour aller faire les achats au marché, c’est l’inspecteur lui-même qui s’en est chargé. Il devra à la fin de la semaine nous faire le bilan de son organisation car, l’état seul a contribué à hauteur de 3 millions, compte non tenu de l’apport des collectivités locales et des bonnes volontés. En attendant de voir les autorités étatiques et administratives réagir, la jeunesse rumine sa colère.

 

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