
Trois violentes explosions ont secoué Jérusalem mardi soir, peu après que les sirènes eurent retenti dans la ville, selon des journalistes présents sur place. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a pour sa part revendiqué des tirs de roquettes contre Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.
A Jérusalem, les sirènes ont retenti aux alentours de 22 heures. Puis au moins quatre éclairs ont déchiré le ciel dans le sud-ouest de Jérusalem au moment où se sont produites les explosions. Des sirènes ont aussi retenti au nord de Tel-Aviv.
Plus tôt dans la soirée, les sirènes d’alerte avaient retenti à Tel-Aviv, à 60 km au nord de Gaza, avant qu’une roquette ne soit interceptée par le système de défense antimissile Iron Dome, selon l’armée.Les autorités israéliennes ont ouvert tous les abris anti-aériens à Tel-Aviv et Jérusalem, à portée de tirs du Hamas à Gaza
Raids israéliens sur la bande de Gaza
Dix-sept Palestiniens ont été tués et une centaine d’autres blessés plus tôt dans la journée dans des raids israéliens sur la bande de Gaza, menés en riposte à des salves de tirs de roquettes, selon les services d’urgences palestiniens.
Ci-dessous, les images d’Euronews.
Au moins un enfant de huit ans et trois adolescents figurent parmi les victimes. En outre, les forces israéliennes ont tué mardi sur leur sol quatre activistes palestiniens armés arrivés de Gaza par la mer pour attaquer une base militaire sur la côte sud, selon un porte-parole de l’armée.
Cycle de violences
Le cycle de violences qui touche actuellement la bande de Gaza est le plus grave depuis novembre 2012.La frappe la plus meurtrière a ciblé en début d’après-midi une maison à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, faisant huit morts, dont un enfant de huit ans qui a succombé à ses blessures dans la soirée et deux adolescents, et 25 blessés, a indiqué le porte-parole des services d’urgences Ashraf al-Qodra.
Selon des témoins, un drone a lancé une fusée éclairante en signe d’avertissement. Pour tenter de dissuader l’aviation de viser la maison, des proches et des voisins se sont alors rassemblés dans le bâtiment, mais peu après, un avion F-16 a tiré un missile qui l’a démoli.
Dirigeant armé du Hamas tué
Le Hamas a dénoncé un «crime de guerre horrible» et assuré que «tous les Israéliens» étaient désormais «des cibles légitimes», selon un communiqué de son porte-parole.
Peu après, au moins deux Palestiniens ont péri dans un raid qui a aussi fait des blessés à Chejaïya, dans l’est de Gaza, selon les services d’urgences.
Quelques heures plus tôt, également à Gaza, trois personnes ont «été tuées dans un raid aérien sioniste qui a visé une voiture civile dans un quartier du centre», a dit M. Al-Qodra.
Des membres de la famille des victimes ont indiqué qu’ils étaient tous militants du Hamas, identifiant l’un d’eux comme Mohammed Shaaban, 32 ans, un haut commandant des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Il était aussi selon eux le responsable des opérations navales du groupe.
Dizaines de tirs par les Palestiniens
L’armée israélienne a confirmé avoir visé Mohammed Shaaban, évoquant un «agent important du Hamas».
Un autre Palestinien a péri dans une frappe aérienne dans la matinée à l’ouest du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
L’opération a été déclenchée à la suite de dizaines de tirs de roquettes lundi soir contre le sud d’Israël, qui ont été revendiqués par les Brigades Ezzedine al-Qassam, après le décès de cinq de leurs combattants dans de précédents bombardements israéliens.
Israël examine toutes les options, «y compris une invasion terrestre» du territoire palestinien, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par son entourage. Le cabinet de sécurité, présidé par M. Netanyahu, a d’ailleurs autorisé mardi le rappel de 40’000 réservistes.
Des renforts ont déjà été déployés aux abords de Gaza et des journalistes de l’AFP sur place ont vu des chars et des transports de troupes blindés acheminés à la frontière.
Cette nouvelle spirale de violences a été enclenchée le 12 juin par l’enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie suivi de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif la semaine dernière.
Rayon de 40 kilomètres
Depuis lundi minuit, plus de 30 roquettes se sont abattues sur le sud d’Israël, selon l’armée. Elles n’ont pas fait de victime.
Les écoles et les camps de vacances dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza ont été fermés mardi et les habitants ont été invités à éviter tout rassemblement.
Les tirs de roquettes palestiniens ont été condamnés par le département d’Etat américain, qui a estimé qu’Israël avait «le droit de se défendre», tandis que la représentation de l’UE en Israël a exprimé sa «solidarité complète» avec les habitants du sud d’Israël.
Demande lancée par Abbas
Le président palestinien Mahmoud Abbas a exigé qu’Israël mette fin immédiatement à son attaque, demandant à la communauté internationale d’intervenir. Le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh a lui appelé «à l’unité palestinienne sur le front politique et sur le terrain».
Considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, le Hamas a signé en avril avec M. Abbas un accord de réconciliation.
(ats/Newsnet)