Huit personnes sont mortes dans l’effondrement de leur immeuble à Rosny-sous-Bois, selon un nouveau bilan établi lundi, et les sauveteurs recherchent encore un disparu, sans grand espoir de le retrouver vivant. Les pompiers ont retrouvé lundi matin le corps sans vie d’une femme octogénaire, qui habitait au premier étage, a précisé Philippe Galli, préfet de Seine-Saint-Denis. «Il faut arriver à la dégager, elle est prise dans les gravats.»
Le bilan de la catastrophe, huit morts et onze blessés, semble désormais définitif, ont dit les pompiers, même si les recherches se poursuivent, notamment avec des chiens, pour s’assurer qu’il ne reste personne prisonnier sous l’amas de béton. L’immeuble de quatre étages a été comme scié en deux par l’explosion dimanche matin vers 07H00.
Gaz en cause?
Les enquêteurs continuaient à recueillir des indices, mais le préfet a de nouveau avancé que l’explosion était «très probablement liée au gaz».
«A 95%, on peut dire que le gaz est à l’origine de l’explosion», mais «à quel niveau, c’est un travail de minutie», a commenté le maire UMP, Claude Capillon. Selon lui, il n’y avait «pas de travaux importants» en cours près de l’immeuble effondré et a priori pas d’opérations sur des conduites de gaz.
Un porte-parole des pompiers avait fait état dimanche de «travaux» concernant le gaz et l’électricité, tout en refusant d’établir un lien avec le drame. Selon la société en charge du réseau de distribution du gaz GRDF, «aucune fuite n’avait été signalée précédemment» sur les lieux.
Cérémonie
A quelques centaines de mètres des décombres, devant le gymnase où une chapelle ardente a été installée, des proches des victimes se sont réunis dans la matinée pour une cérémonie de recueillement devant les corps.
Amis et voisins, les larmes aux yeux ou le regard dissimulé par des lunettes noires, sont venus marquer leur soutien aux familles. Des enfants et des adolescentes se sont étreints longtemps.
«Ma petite fille allait à l’école avec les deux adolescents décédés. C’est atroce», a dit à l’AFP Monique Devit, 75 ans, une rose rouge à la main.
«Nous avons voulu leur assurer toute notre solidarité devant un drame qui nous laisse perdu», a dit le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone sur place, tout comme le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a dit sa «solidarité avec les familles terrassées par le deuil».
Toujours des recherches
Les pompiers poursuivaient, principalement à la tractopelle, leurs recherches. «Le temps joue en notre défaveur», mais «tant que toutes les personnes disparues n’ont pas été retrouvées, le dispositif sera maintenu», a rappelé le commandant Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris.
Les chances de retrouver un vivant sont désormais «très très minces», a dit le préfet. Les cavités qui peuvent se former sous les décombres et offrir des poches d’air à d’éventuels survivants «ont été explorées».
Toute la nuit, à la lumière de puissants projecteurs, des dizaines de sauveteurs se sont activés au milieu des décombres de l’immeuble décharné, dans le grondement des tractopelles et les bip-bips de leurs manœuvres.
Onze blessés
Couverts de poussière blanche, la plupart d’entre eux ont commencé à quitter les lieux vers 08H00. L’explosion, saisissant en plein sommeil dimanche vers 07H00 ce quartier résidentiel de banlieue parisienne, a soufflé le bâtiment.
La carcasse éventrée continue de laisser voir des papiers peints, un tapis qui penche vers le vide, des WC privés de cloisons et même des photos de famille qui restent tristement pendues aux murs.
Sur les sept morts, on compte une mère de famille de 40 ans et ses deux enfants de 14 et 18 ans, mais aussi un enfant âgé d’une dizaine d’années, une femme de 45 ans, une octogénaire et un autre adulte qui reste à identifier formellement.
Sur les onze blessés, quatre personnes plus grièvement touchées, et qui se trouvaient dans un état critique la veille, se portent mieux. «Leurs vies ne sont plus en danger», a précisé le préfet.
(afp/Newsnet)
