La Croatie en crise économique élit son président

 

Le chef de l’État sortant, le social-démocrate Ivo Josipovic, affronte la conservatrice Kolinda Grabar Kitarovic. Le scrutin s’annonce très serré dans ce pays confronté depuis six ans à une grave crise économique.

A l’issue du premier tour il y a deux semaines, Ivo Josipovic, 57 ans, juriste de formation et compositeur de musique classique qui brigue un second mandat de cinq ans, a obtenu 38,46% des voix. Il a devancé de justesse sa rivale (37,22%), ancien chef de la diplomatie croate (2005-2008).

Dans cette ancienne république yougoslave, indépendante depuis 1991 et devenue en 2013 le 28e et dernier membre de l’Union européenne, les bureaux de vote ouvrent 07h00 et fermeront à 19h (heure suisse). La télévision nationale doit diffuser les résultats d’un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote peu après la fin du scrutin. Les premiers résultats officiels sont attendus vers 22h.

Le résultat du premier tour a porté un coup à Ivo Josipovic, candidat de la coalition de gauche au pouvoir (SDP), que les sondages donnaient initialement largement favori. Les électeurs de ce petit pays de 4,2 millions d’habitants ont sanctionné le manque de fermeté de Ivo Josipovic face à l’incapacité de son gouvernement à redresser l’économie.

Un leader ferme

Mme Grabar Kitarovic n’a pas raté l’occasion d’en profiter. «Être président signifie être un leader, faire preuve de fermeté (…). C’est parler et pas se taire et appeler le gouvernement à assumer ses responsabilités», a-t-elle dit lors d’un débat télévisé avec Ivo Josipovic. «Mais c’est exactement ce que vous n’avez pas fait au cours des cinq dernières années», a-t-elle martelé.

La Croatie est en récession quasiment permanente depuis 2008 et la dette publique y représente presque 80% du PIB. Son PIB devrait de nouveau reculer en 2014, d’environ 0,5%. Le taux de chômage frôle les 20% et un jeune sur deux est sans emploi.

Durant la campagne, les deux candidats ont promis d’oeuvrer pour redresser l’économie, même si ces attributions ne relèvent pas de la fonction présidentielle. La Constitution croate donne au président des pouvoirs limités. Il est le commandant suprême des forces armées et gère en commun avec le gouvernement la politique étrangère.

(ats/Newsnet)