Une foule immense se rassemble à Paris contre le terrorisme

 

La place de la République, dans le centre de Paris, était noire de monde dimanche deux heures avant le début prévu d’une marche historique contre le terrorisme après une série d’attentats en France, où 17 personnes ont été tués dans des attaques djihadistes . Une véritable marée humaine a commencé dès la fin de la matinée à envahir la grande place, où de nombreux manifestants brandissaient un drapeau tricolore et des affichettes «Je suis Charlie».

«Je suis Charlie» partout

Des centaines de milliers de personnes et une cinquantaine de responsables étrangers sont attendus à cette manifestation historique sous très haute surveillance policière «Brandissez vos stylos» ou «Liberté, égalité, dessinez, écrivez», pouvait-on lire sur des pancartes.

Sous un froid soleil d’hiver, de nombreux manifestants photographiaient les fleurs et les slogans, dont le désormais célèbre «Je suis Charlie», au pied de la statue de la République au centre de la place où doit commencer la «marche républicaine», sous les yeux de dizaines d’équipes de télévision du monde entier.

Paris capitale du monde

«Paris est aujourd’hui la capitale du monde», a salué François Hollande à la mi-journée. «Le pays tout entier va se lever vers ce qu’il a de meilleur». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et le couple royal jordanien se joindront ainsi à François Hollande à partir de 15H00. De même que le président ukrainien, Petro Porochenko, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Avant M. Hollande, seul un président français avait déjà participé à une manifestation de rue: François Mitterrand, en 1990, après la profanation du cimetière juif de Carpentras.

Une foule de dirigeants

Le défilé, avec deux parcours pour permettre de drainer la foule immense, se tiendra entre République et Nation, deux grandes places de l’est parisien distantes de trois kilomètres.

Participeront aussi huit présidents africains et les plus hauts dirigeants européens, d’Angela Merkel à David Cameron, de Mariano Rajoy à Jean-Claude Juncker en passant par Matteo Renzi. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, ne sera pas présent. Mais Washington est solidaire de Paris: «Aucun acte de terrorisme n’arrêtera jamais la marche de la liberté», a salué dimanche le secrétaire d’Etat, John Kerry.

Des dirigeants plus controversés, comme Viktor Orban (Hongrie) ou Ali Bongo (Gabon), ont aussi fait le voyage. La Turquie sera représentée par le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

Côté suisse, la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, est elle aussi à Paris. Le président du PS, Christian Levrat, participera également à la marche.

Rassemblements ailleurs en France

Des manifestations en hommage aux 17 victimes des djihadistes tuées en France cette semaine, journalistes de Charlie Hebdo, policiers, et juifs parisiens, ont rassemblé également dimanche matin 40’000 personnes à Perpignan, 14’000 à Tarbes notamment. Des chiffres exceptionnels pour deux villes qui abritent respectivement 110’000 et 40’000 habitants.

Le Front National avait appelé à participer aux cortèges de province, à la différence du rassemblement prévu dimanche après-midi à Paris où le FN s’estime «interdit de séjour». A Perpignan on remarquait notamment dans le cortège Louis Aliot, vice-président du FN, mêlé à la foule des autres manifestants, sans signe distinctif, tout comme l’ensemble des élus locaux présents.

Hors de France aussi

Des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche dans le centre de Madrid pour manifester leur solidarité avec les victimes des attentats de Paris déployant un grand drapeau français et des pancartes «Je suis Charlie».

(ats/Newsnet)