Le plasticien Ousmane Dia exposera à la Ray Gallery de New York

Du 6 au 31 mars 2015, la Ray Gallery de New York accueille les œuvres d’Ousmane DIA autour d’une exposition individuelle ayant pour thème « La Renaissance », dans le cadre de la grande rencontre d’art moderne et contemporain « The Armory Show ».

Le beau de l’ensemble, le sublime dans le détail constituent un des traits de caractère spécifique aux œuvres de ce natif du quartier « Abattoirs » de Tambacounda au Sénégal ayant installé ses quartiers à Genève où il enseigne les arts visuels. Ce doué praticien de la sculpture sénégalo-suisse Ousmane Dia, tient dans sa gibecière les précieux diplômes de l’Ecole Nationale des Arts de Dakar et de l’Ecole supérieure d’Arts Visuels de Genève. Ousmane travaille depuis 1999 autour de la « chaise » comme symbole de pouvoir et d’autorité mais aussi d’hospitalité.

Le vernissage de l’exposition aura lieu le jeudi 5 mars 2015 dès 17h00 en présence de l’artiste lui-même qui a bénéficié du précieux concours de la commune de Lancy à Genève où il réside, notamment pour le transport de ses œuvres. Celles-ci seront exposées à la Ray Gallery de New York (sculptures et dessins), et elles traitent des sujets d’actualités comme la liberté d’expression et résonnent avec les malheureux événements de Paris, avec une grande œuvre intitulée « Marche pour la liberté et la limite de l’expression », mais aussi un hommage au peuple Burkinabé avec cette sculpture « Pouvoir du peuple, hommage au Burkina Faso » et cette belle pièce qui est d’ailleurs sur le carton d’invitation intitulée « Dialogue de sourds ».

Dans le travail de cet artiste qui fait la fierté des Tambacoundois et des Sénégalais, les références au Pouvoir sont omniprésentes. La chasse au pouvoir, l’usurpation du pouvoir, la mégalomanie du pouvoir, autant de facteurs, selon lui, « de dérèglement et de déséquilibre de nos sociétés ». On peut aussi interpréter ces pièces comme des « Tour de Babel » où la communication est devenue impossible, que ce soit au sein de la famille ou entre les nations, lorsque chacun reste campé sur sa position et que le manque d’équilibre entraîne la confusion. La grande force de ce travail est justement une adéquation parfaite entre la recherche plastique, purement formelle (recherche d’équilibre, épuration de l’objet symbole)  et le discours. Chacun faisant référence à l’autre.

La thématique, soulignent les experts, « est forte et les noms des œuvres sont éloquents, certains lieux d’exposition parfois hautement symboliques. Les œuvres d’Ousmane Dia interpellent par leur relative facilité d’approche et pourtant…l’harmonie et l’équilibre subissent l’assaut du temps et de la rouille avec une telle maîtrise qui ne doit pas faire oublier au public que le point de rupture, si proche, n’est improbable que par la volonté de l’artiste ».

D’ailleurs, une des sculptures de ce plasticien « STOP IT » qui parle des mutilations génitales féminines, garnit le rond-point de l’avenue Bel-Air dans la commune de Chêne-Bourg à Genève. L’œuvre avait d’ailleurs reçu en 2013 le prix du comité dans le cadre de l’exposition transfrontalière « Art en campagne » organisée par les communes suisse de Collex-Bossy et française d’Ornex.

Boubacar Dembo Tamba / www.tambacounda.info /