Les organisations non gouvernementales telles Oxfam, Synergie d’action pour la formation et le développement (Syafd) et Experna, (Entente villageoise pour la préservation et l’exploitation des ressources naturelle et agricoles), ont procédé au lancement du programme d’appui à l’agroforesterie entrepreneuriale (PAAE). L’objectif selon les responsables, consiste à permettre aux populations cibles des régions de Sédhiou, Tambacounda et Kolda, de pouvoir faire face aux chocs récurrents qu’elles subissent, du fait des changements climatiques.
« Depuis deux ans, des études sont menées par Oxfam en compagnie d’autres partenaires dans le monde rural », a confié madame Khare Ndiaye de l’Ong citée plus haut. « Et là, des disparités énormes ont été constatées dans l’accès à la terre et à l’eau chez les jeunes et les femmes. En plus, au cours de ces dernières années, outre les sécheresses successives notées dans le pays, une situation économique dégradante avec comme conséquence l’appauvrissement progressif des populations est aussi constaté » ajoute-t-elle. Cet état de fait, poursuit les responsables venus lancer le PAAE, « est surtout marqué par le fait qu’en milieu rural, les mécanismes socioéconomiques existants ne sont pas propices à un relèvement substantiel du niveau de vie. A cela, il faut aussi ajouter une détérioration avancée des écosystèmes qui s’est traduite par une faiblesse significative des revenus des ruraux. L’agriculture qui est la principale activité de ces populations, est plombée par des contraintes climatiques qui freinent son développement. Dans les zones rurales, les populations luttent pour survivre sur des terres fragiles et souvent dégradées », laissent entendre ces mêmes responsables. C’est la raison pour laquelle, ce programme dont le lacement s’effectue à Tambacounda, aura pour cible les régions de Tambacounda, Kédougou et Sédhiou d’autant plus que ces zones restent soumises à des chocs climatiques qui entrainent une dégradation progressive des ressources naturelles. Les conditions socioéconomiques s’y étant aussi altérées, on y assiste à une paupérisation et un exode massif de leurs populations vers les centres urbains à la recherche d’hypothétiques emplois. Conscient de tout cela, et dans l’optique d’aider les populations à être résilientes des différents chocs, le programme « Moyens d’existence durables » (Med), qui a pour objectif de donner aux communautés pauvres et vulnérables, notamment les jeunes et les femmes, les capacités de renforcer et de sécuriser leurs moyens d’existence à travers une approche entrepreneuriale de l’agroforesterie qui, dans un moyen, voire un long terme, permettra d’augmenter et de diversifier la production de biens et de services de qualité, à travers la valorisation des productions agro forestières locales. Et c’est dans ce cadre qu’Oxfam, la Syafd et Experna se sont associées pour mettre sur place le PAAE dont l’un des objectifs premiers consiste à la construction d’un environnement qui favorise le respect et la protection du droit des populations rurales à des moyens d’existence durables protégeant leur dignité, renforçant leur résilience et garantissant leur sécurité alimentaire et leurs revenus. A en croire toujours madame Khare Diouf de l’Ong Oxfam, l’objectif visé à travers le lancement du programme consiste surtout à imprégner les différents acteurs locaux et les autorités locales, des tenants et aboutissants et du contenu du projet, dans le but de les sensibiliser afin d’obtenir leur adhésion aux principes du projet mais aussi au-delà, de favoriser des initiatives de collaboration avec ces derniers. Et comme résultats attendus à la fin des travaux de lancement, madame Diouf d’affirmer qu’ils attendent des autorités locales, des services techniques, des Ong et organisations communautaires de base, du secteur privé, leur appropriation du projet.
Abdoulaye FALL/www.tambacounda.info/
