Koussanar : « Ziara » annuelle du Chérif de Chérif Ibrahima Aïdara, le petit fils du prophète déplore le manque d’aide et d’appui de l’état

 

La traditionnelle « Ziara » annuelle qu’organise le chérif Ibrahima Aïdara a encore vécu cette année. Célébrée devant une foule nombreuse venue des différentes localités du pays et de la sous-région, l’occasion a été saisie par le guide religieux pour dénoncer la non assistance de l’état dans l’organisation de la manifestation.

Chérif Ibrahima Aïdara, marabout et guide religieux à Koussanar a organisé pour la 16é fois, la « Ziara » annuelle. Héritée de son père, il tient, dit-il, à la perpétuation de cet événement religieux durant lequel, des chants et autres récitals de coran sont formulés à l’intention du sceau des prophètes, le prophète Mohamed (Psl). « C’est mon père qui, depuis la nuit des temps, organisait cette « Ziara » qu’aujourd’hui, nous ses fils, perpétuons et entretenons la flamme », a expliqué le guide spirituel. M. Aïdara de poursuivre, « avec comme thème, « servir la religion et non se servir de la religion », l’objectif consiste à rendre grâce au prophète Mohamed en qui nous croyons et sur qui nous essayons de copier et de suivre les pas ». Il s’agit aussi selon le chérif, de rappeler aux musulmans, les préceptes de l’islam et les recommandations du prophète. « Nous n’avons rien de meilleur que le prophète et, toute notre vie durant, nous nous consacrerons à la perpétuation de ses œuvres et de ses enseignements ». Aujourd’hui, ajoute le guide religieux, « la manifestation a pris une dimension internationale car, outre les fidèles du pays, plusieurs autres fidèles nous viennent du Mali, de la Mauritanie, de la Gambie et des deux Guinées. De ce fait, l’événement est devenu aujourd’hui international ». Toutefois, déplore le Chérif, l’appui et l’aide du gouvernement lui ont toujours fait défaut, ce qui n’a pas manqué de soulever l’ire de ses fidèles. « Cette attitude de l’Etat n’est pas jolie quand on sait que pour certaines familles religieuses, son appui ne fait jamais défaut. Donc, au nom de l’égalité, nous devons nous aussi, bénéficier de cette aide plus que nécessaire pour nous. Nous recevons beaucoup de fidèles des autres pays que nous devons loger et nourrir tout le temps que dure l’événement. Donc, si nous sommes appuyés ne serait-ce qu’en riz et autres denrées, cela nous soulagerait grandement », ont-ils souligné.

Le Chérif est aussi revenu sur la manière de célébrer les nuits religieuses au Sénégal. Selon lui, « certaines manifestations dites religieuses n’ont aucun aspect religieux dans leur célébration. Car, la plupart du temps, l’on assiste plutôt à des cérémonies laudatives que religieuses. Ce qui ont de quoi, sont chantés et loués au détriment de l’objectif de l’événement lui-même. Il va falloir que les gens s’en remettent à dieu et pensent au jugement dernier », rappelle le petit-fils du prophète. Pour terminer, il réitère son appel à l’état à penser à les aider et appuyer dans l’organisation de leur « Ziara » qui n’a qu’un seul objectif, celui de la perpétuation et de la revivification des œuvres et enseignements du sceau des prophètes.

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /