
La présidente du parti « Car Leneen » qui était en tournée dans les régions centre et Est du pays a profité de sa visite dans la capitale orientale, pour faire face à la presse et se prononcer sur la situation politique nationale, et la crise universitaire en particulier. Selon le professeur Amsatou Sow Sidibé qui a abordé le phénomène qui s’est produit à l’université, l’enseignant a dit déplorer l’attitude des étudiants même si, avoue-t-elle, l’université est en crise. Toutefois, elle martèle déboussolée, « si le président m’avait consulté bien avant, je lui aurais esquissé des pistes de solution ».
La présidente du parti politique « Car Leneen », le professeur Amsatou Sow Sidibé, n’est pas d’accord avec les étudiants qui s’en sont pris au Chef de l’Etat dans une intifada, dit-on orchestrée au sein même du temple du savoir. A l’en croire, le Président de la République représente la première institution du pays par conséquent, il mérite le respect de tout le peuple. Mieux, dans un temple dit du savoir où il est dit que « la lumière est ma loi », de tels actes ne devaient pas y être notés. « Ce qu’ont fait les étudiants pour manifester leur courroux est inadmissible », déplore le professeur Sidibé. « Les étudiants avaient mille et une autres manières de présenter leurs revendications sans en arriver aux jets de pierres », regrette le professeur qui s’est dit blessée dans sa chair par le comportement noté chez les étudiants.
Toutefois, reconnait-elle sans ambages, « l’université est en profonde crise et doit être sauvée et redressée », conseille-t-elle. « Si le président avait consulté le ministre conseiller que je suis et qui a enseigné pendant plus de trente ans dans cette même université, on en serait pas là », relève le Pr Sidibé, visiblement courroucée par le manque de considération dont elle et beaucoup d’autres ministres conseillers sont victimes au palais. « L’université de Dakar est un espace à température variable, il faut connaitre la haute température pour y mener quelque activité que ce soit », précise le ministre conseiller. « Aujourd’hui, le dialogue avec l’ensemble des acteurs doit être permanent, si l’on veut arriver à un climat social apaisé au sein du temple du savoir. Il ne doit plus y avoir des poches de rupture du dialogue », dixit la présidente de « Car Leneen », toujours dans sa logique de conseiller le président, pour arriver à juguler le fléau qui sévit à l’université. « Il faut toujours avoir les oreilles ouvertes, les yeux ouverts, la bouche qui fonctionne, pour faire face aux multiples problèmes qui gangrènent l’enseignement supérieur. Il faut écouter les professeurs, le personnel administratif, les étudiants, entre autres », recommande le professeur. « Mais, il faut surtout faire de l’enseignement une super priorité », exige-t-elle. L’accumulation de difficultés au sein de l’université fait qu’aujourd’hui, s’il y a rupture entre les différents acteurs, une seule goutte pourra faire déborder le vase. « Je souhaite que le président m’accorde davantage d’écoute pour pouvoir discuter avec lui des problèmes du pays, pas de l’éducation seulement mais de la situation nationale de manière générale ».
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /