Le problème de l’emploi des jeunes et l’entreprenariat chez les femmes dans le « Gadjaga » se posent avec acuité. Ici, plus de 53% des femmes ne bénéficient d’aucun soutien, encore moins de financement de la part des pouvoirs publics. Pis encore, la jeunesse végète, laissée qu’elle est à elle-même, dans un chômage chronique. Une situation qui fait qu’un nombre inestimable de jeune croit dur comme fer que leur salut demeure l’émigration qui souvent se fait au péril de leur vie. Les derniers chiffres glanés en termes de pertes en vies humaines dans la méditerranée avaient fait état de plusieurs morts dans le département. C’est conscient de tout cela, que le président du conseil départemental a voulu initier ce forum dans l’optique de trouver des alternatives à ces difficultés qui asphyxient les jeunes.
A Bakel, il n’y a pas d’emploi pour les jeunes. Du moins, c’est le constat fait par les services compétents à cet effet, et qui fait état aujourd’hui d’un chômage chronique et même endémique dans le département chez la population jeune et chez les femmes. « Rien n’a été fait dans la politique de l’emploi des jeunes sur cette terre du Gadjaga », se désolent les populations visiblement très meurtries. « Les jeunes n’ont aucune occupation car l’Etat n’a rien fait dans ce sens ». C’est pourquoi, explique le président du conseil départemental Mr Ibrahima Diallo, « ils s’essayent par tous les moyens pour se lancer dans l’émigration clandestine et souvent, au prix de leurs vies. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, l’institution qu’il dirige a initié ce forum pour essayer ensemble, avec le concours de tous les acteurs concernés et surtout avec les jeunes eux-mêmes, de voir comment leur offrir d’autres alternatives. « Le problème de l’emploi des jeunes et l’entreprenariat des femmes se posent avec acuité ici à Bakel », constate le président Diallo. « Ces deux couches de la population sont laissées à elles mêmes, sans aucun appui et pourtant, beaucoup d’opportunités pouvaient s’offrir à eux avec les aménagements hydro agricoles qui existent dans le département », a-t-il ajouté. Avec comme thème « l’emploi des jeunes et l’entreprenariat des femmes », le conseil départemental de Bakel veut trouver une solution à ce fléau qui ronge la population. Ibrahima Diallo poursuit, « depuis notre accession à la tête de l’institution, nous avons voulu faire de ces deux couches, la porte d’entrée de l’institution », raison pour laquelle, soutient-il, « l’analyse de la question doit se faire avec rigueur et perspicacité dans l’engagement ». Il rassure qu’au sortir du forum, les jeunes et les femmes seront directement mis en contact avec les structures d’accompagnement technique et financier car, déjà, il en a l’aval des plus hautes autorités. Ils seront assistés et orientés dans la mise en œuvre des résolutions arrêtées. « L’heure n’est plus à l’attentisme », conseille Ibrahima Diallo aux jeunes et aux femmes, présents en nombre important dans la salle. « Il faut maintenant et pour toujours agir, pour pouvoir transformer les différentes contraintes de la localité en opportunités », instruit Ibrahima Diallo très engagé. Ce qui naturellement exige la mobilisation de l’ensemble des forces dynamiques internes comme extérieures du terroir et une approche innovante dans la résolution du problème. Le président du conseil départemental ajoute qu’une meilleure prise en compte des préoccupations de ces deux couches de la population contribuerait grandement à l’impulsion de l’économie locale d’où tout leur engagement à œuvrer dans ce sens.
L’adjoint au maire de la commune Mr Tahirou Diakité s’est dit réjoui de cette initiative du conseil départemental. « Ces rencontres pareilles sont d’une extrême importance surtout dans des localités comme Bakel où le problème se pose avec un degré de gravité difficilement égalable ». Cependant, le maire a déploré l’absence des ministères directement concernés par le problème et qui n’ont même pas daigné se faire représenter par leurs services déconcentrés.
[orbit]
Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /
